L’exposition sur les expulsés européens suscite la colère de Varsovie

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Une exposition sur les expulsés européens du XXe siècle s’est ouverte jeudi à Berlin à l’initiative d’une association défendant la mémoire des Allemands chassés de l’Est de l’Europe en 1945, suscitant la fureur du Premier ministre conservateur Jaroslaw Kaczynski, dans un contexte de relations germano-polonaises tendues.

« C’est une tentative de relativiser l’histoire de la Seconde guerre mondiale », a lancé M. Kaczynski, au cours d’un déplacement sur le site de l’ancien camp nazi de Stutthof près de Gdansk (nord de la Pologne).

La Pologne et la République tchèque ont exprimé leur méfiance à l’égard de toute initiative risquant de raviver les nostalgies et revendications d’Allemands à l’égard de leurs possessions perdues.
Au-delà de ces deux pays, le thème est sensible dans tout le centre de l’Europe.

« Il est important de garder en mémoire qui était le meurtrier et qui était la victime », a renchéri le dirigeant polonais.

Il a attaqué l’organisatrice de l’exposition, la chrétienne-démocrate (CDU) Erika Steinbach, présidente de la Fédération des expulsés allemands (BdV) : « nous souhaiterions voir la fin la plus rapide possible de tout ce qui reste lié au nom de Mme Steinbach. Rien de bon n’en résultera, ni pour la Pologne, ni pour l’Allemagne, ni pour l’Europe ».

Cette puissante association lutte pour la reconnaissance des souffrances de quelque 12 à 15 millions d’Allemands expulsés de l’Est de l’Europe, dont 1,4 million sont morts dans l’exode.

Ils ont fui à l’arrivée de l’armée soviétique en 1945 ou bien ont été expulsés, souvent dans des conditions très brutales, après la défaite nazie.

Les organisateurs de l’exposition ont fait figurer d’autres expulsions dans leur présentation : celle des Arméniens massacrés sous l’Empire ottoman, celle des juifs qui a accompagné l’Holocauste, ou encore celle des minorités ethniques des Balkans dans les années 1990.

Sur place, quelques protestataires ont distribué des tracts où figurait le slogan « contre tout révisionnisme historique », avant d’être expulsés.

Les activités de la Fédération des expulsés, proche des Unions chrétiennes de la chancelière Angela Merkel, sont également contestées en Allemagne, bien que plus modérément.

« Nous voulons un projet commun avec nos voisins européens et non contre eux », avait mis en garde mercredi le vice-président du Bundestag, le social-démocrate Wolfgang Thierse.

Il avait exprimé la crainte que l’initiative soit perçue comme un premier pas vers la création d’un centre du souvenir permanent à Berlin, violemment rejetée à Varsovie.

Il avait aussi rappelé l’alternative, actuellement projetée entre plusieurs capitales, de conserver la mémoire des expulsions dans le cadre d’une initiative européenne.

Mme Steinbach a refusé une suggestion de présenter, lors de cette exposition qui se tient jusqu’en octobre, les traités germano-polonais, comme témoignage de réconciliation: « Il s’agit ici des expulsions, pas de traités frontaliers ».

Cette exposition n’est pas sur le totalitarisme et le nazisme, a-t-elle encore observé.

Des voix, notamment chrétiennes-démocrates, ont souligné le caractère équilibré selon eux de l’exposition.

Avec l’arrivée des jumeaux Lech et Jaroslaw Kaczynski au pouvoir, les relations germano-polonaises subissent un coup de froid, déjà manifeste début juillet lors de la colère du gouvernement polonais contre un article satirique d’un journal allemand.

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Author: raffi

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