Washington à la peine en Asie centrale cinq ans après le 11 septembre

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Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont trouvé auprès des régimes autoritaires d’Asie centrale des alliés de choix pour la guerre en Afghanistan et contre le terrorisme, mais, cinq ans après, Washington est beaucoup plus à la peine dans la région.

« En cinq ans, l’influence (américaine) en Asie centrale s’est incroyablement développée et maintenant on observe une chute importante », estime Dosym Satpaïev, analyste au Groupe d’évaluation des Risques, dont le siège est à Almaty, au Kazakhstan.

Pourtant, tout s’annonçait bien, Washington trouvant rapidement en ces ex-républiques soviétiques des interlocuteurs attentifs et installant au Kirghizstan comme en Ouzbékistan les bases aériennes nécessaires aux opérations militaires en Afghanistan.

La Russie, puissance régionale traditionnelle, au nom de l’union sacrée qui suivit le 11 septembre, ne pouvait que donner son assentiment à l’arrivée des troupes américaines dans son pré carré.

Washington fermait pour sa part les yeux sur l’autoritarisme des régimes en place, qui ont pris l’habitude, selon les défenseurs des droits de l’Homme, de chercher à justifier les arrestations d’opposants par la lutte contre le terrorisme.

Même au plus fort de la polémique irakienne, les Etats-Unis n’ont pas perdu de terrain dans la région, tandis que la Russie a dû serrer les dents lorsque le Kazakhstan a envoyé un contingent symbolique en Irak.

« Mais cette période (…) s’est terminée lorsque les Etats-Unis sont revenus à leur autre priorité, la mission de répandre la démocratie dans le monde », affirme M. Satpaïev.

La sanglante répression du soulèvement « islamiste » d’Andijan (Est de l’Ouzbékistan) en mai 2005, où les forces de sécurité ouzbèkes massacrèrent, selon les ONG, des centaines de civils, a marqué un tournant dans la politique de Washington concernant cette région.

Pendant que les Etats-Unis et les autres pays occidentaux multipliaient les pressions sur Tachkent, l’Ouzbékistan accusait islamistes et Américains d’avoir été à Andijan les complices d’un complot contre le régime en place.

« La rupture a eu lieu avec Andijan, lorsque Washington a violemment critiqué le régime du (président ouzbek) Islam Karimov qui a alors prononcé la condamnation de l’influence américaine en ordonnant le départ des troupes américaines » d’Ouzbékistan, note M. Satpaïev.

« Moscou a profité de la situation après avoir vu, quatre ans durant, son influence s’effondrer à ses frontières », relève un diplomate occidental en poste à Tachkent.

Le petit Kirghizstan, conscient d’héberger désormais la seule base américaine dans la région, s’est lui aussi rebellé.

Bichkek, avec ses alliés russe et chinois de l’Organisation de coopération de Shanghaï, a appelé en juillet 2005 au départ des Américains de la région, avant de finalement se rétracter un an plus tard et de renouveler la location de la base de Manas pour un an contre le versement de 150 millions de dollars.

Face à ces problèmes, les Etats-Unis soignent leurs relations avec le Kazakhstan, le pays le plus riche et le plus stable de la région.

En visite en mai à Astana, le vice-président Dick Cheney, qui la veille attaquait la Russie sur son bilan démocratique, déclarait son « admiration » pour le développement politique et économique du Kazakhstan, malgré l’autoritarisme du président Noursoultan Nazarbaïev.

Et le président kazakh doit se rendre en visite aux Etats-Unis fin septembre, ce à quoi il avait renoncé depuis près de cinq ans et sa mise en cause dans un vaste scandale de corruption lié aux réserves d’hydrocarbures du pays.

Mais Washington donne aussi des signes de sa volonté de reprendre l’initiative en Ouzbékistan, comme en témoignent les visites en août de Richard Boucher, secrétaire d’Etat adjoint américain pour les Affaires de l’Asie du Sud et centrale, et du Premier ministre japonais Junichiro Koizumi.

« Washington se dit maintenant qu’il est plus utile de stabiliser l’Afghanistan et de gêner la Russie que d’isoler l’Ouzbékistan », explique un diplomate européen au Kazakhstan.

raffi
Author: raffi

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