Les Arméniens du Liban ont manifesté vendredi 8 septembre à Beyrouth contre une participation de la Turquie à la Force intérimaire des Nations unies
au Liban (Finul). Brandissant des drapeaux libanais et des banderoles dénonçant la Turquie comme un « Etat assassin », plusieurs centaines d’Arméniens ont manifesté à Bourj Hammoud, une banlieue de Beyrouth où ils sont majoritaires et appelé l’Onu à revoir la participation de la Turquie
à la Finul. « Génocide, massacre, déportation: la définition turque de la paix », « Non à la participation turque aux troupes de l’Onu », proclamaient
les banderoles. « Un million et demi de notre peuple a été massacré par les Turcs et vous vous attendez à ce qu’on les reçoive à bras ouverts? » demande
Arous Ghougassian, propriétaire d’une galerie d’ameublement.
« Je peux vous assurer que je ne leur vendrai rien s’ils viennent dans
ma galerie », dit-elle. « Regardez mes mains, j’ai la chair de poule lorsque vous me parlez d’eux », s’insurge Hagop, employé d’un restaurant en levant son poing en signe de défi. « S’ils osent venir dans ce quartier nous prendrons soin d’eux », dit-il. Les Arméniens qui ont trouvé refuge au Liban il y a 90 ans sont bien intégrés dans le pays et leur communauté, qui a droit à six sièges au Parlement (sur 128 membres), compte encore plus de quelque 140.000 personnes, même si beaucoup ont quitté le pays dans les années de guerre, selon ses responsables politiques et religieux.
Plusieurs centaines d’Arméniens avaient déjà manifesté fin août devant
l’immeuble des Nations unies à Beyrouth pour protester contre une
participation de la Turquie à la Finul. Ankara entend déployer jusqu’à un millier de soldats pour renforcer la FINUL chargée de consolider la trêve à la frontière israélo-libanaise.
