Menacés, les rebelles kurdes alternent attentats et appels à la trêve

Se Propager
arton48700

Les rebelles kurdes de Turquie, menacés par un durcissement de l’attitude d’Ankara à leur égard, soufflent le chaud et le froid en alternant les appels à une trêve et les attentats, estimaient les analystes mardi 29 août 2006, au lendemain d’une vague d’attaques à la bombe.

Un groupe armé radical, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué lundi un triple attentat qui a fait 21 blessés, dont 10 Britanniques, la veille dans une station balnéaire du sud-ouest de la Turquie et une autre attaque ayant fait six blessés le même jour à Istanbul.

Les TAK ont revendiqué mardi une autre explosion survenue lundi dans la ville touristique d’Antalya (sud), qui a fait trois morts et une vingtaine de blessés.

La semaine précédente, Murat Karayilan, le numéro 2 du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’organe historique de la lutte séparatiste kurde, avait pourtant annoncé en conférence de presse que ses militants étaient « prêts à un cessez-le-feu à partir du 1er septembre ».

Pour plusieurs analystes, TAK et PKK ne sont cependant bien que les deux faces d’une même pièce.

« Le TAK, c’est le PKK, aucune organisation kurde ne peut agir hors PKK », assène le spécialiste des questions de terrorisme Velih Fatih Güven, récemment retraité de l’institut de recherches ASAM. « Les membres des TAK peuvent ne pas appartenir organiquement au PKK mais leur groupe est sous son contrôle ».

Une opinion corroborée pour partie par Ömer Laçiner, directeur de la revue socialiste Birikim et spécialiste des mouvements clandestins.

« Les TAK ont un discours très militant, raciste », commente l’intellectuel. « Les dirigeants du PKK ne contrôlent pas directement cette tendance, mais en même temps ils ne condamnent pas ce qu’ils font ».

Selon M. Güven, attentats des TAK et appels à la trêve du PKK répondent à deux objectifs des nationalistes kurdes.

« D’un côté l’organisation doit absolument poursuivre ses actions armées, faute de quoi elle perdra son aura et ses militants », estime le chercheur.

« De l’autre l’état-major de l’armée turque vient de changer et la tendance est à une action d’ampleur contre le PKK, qui cherche à éviter cela en arrêtant officiellement ses actions », poursuit-il.

Le général Hilmi Özkök, réputé pour sa modération, a cédé lundi son fauteuil de chef de l’état-major au général Yasar Büyükanit, considéré par les analystes comme un « faucon » de la lutte contre le séparatisme kurde.

Les rebelles kurdes doivent en outre faire face à un renforcement de la coopération entre la Turquie et divers acteurs internationaux dans la lutte contre le terrorisme.

« Le Royaume-Uni et les Etats-Unis commencent à prendre des mesures concrètes contre le PKK, à la suite des pressions exercées par Ankara », souligne Hüseyin Bagci, professseur de relations internationales à l’université ODTU d’Ankara. « Le gouvernement turc semble aussi efficace dans ses efforts pour convaincre les pays du Proche-Orient de combattre le PKK », ajoute-t-il.

Le président américain George W. Bush a assuré Ankara en juillet que les Etats-Unis aideraient la Turquie face aux violences commises par le PKK, qui dispose de nombreux camps dans le nord de l’Irak.

Bagdad s’est également engagé à ce que le territoire irakien ne serve pas de sanctuaire pour l’organisation, considérée comme terroriste par Ankara, L’Union européenne et les Etats-Unis.

Autant de raison pour le PKK de se faire tout petit, selon M. Bagci, qui prévoit néanmoins une période difficile pour les rebelles.

« Avec ce chef d’état-major, le vocable de cessez-le-feu ne sera pas applicable, les affrontements vont s’intensifier et le PKK va connaître une période très difficile », estime l’universitaire.

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut