Le président français Jacques Chirac a réaffirmé samedi au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan le nécessaire devoir de mémoire turc et l’inutilité du texte voté par les députés français sur le génocide arménien, a indiqué dimanche la présidence.
Confirmant que M. Chirac avait téléphoné à M. Erdogan, ses services n’ont toutefois pas confirmé que M. Chirac lui avait exprimé ses « regrets » au sujet de cette proposition de loi sanctionnant tout déni en France du génocide arménien.
« M. Chirac m’a fait part ce (samedi) matin de ses regrets et indiqué qu’il me donnait raison » quant à la forte réaction de la Turquie qui a menacé la France de représailles économiques, a dit samedi soir M. Erdogan, cité par l’agence Anatolie.
M. Chirac lui a redit ce qu’il avait dit à Erevan lors de sa visite en Arménie achevée le 1er octobre, interrogé sur les propos du chef de gouvernement turc, a expliqué la présidence.
A Erevan, M. Chirac avait estimé que la proposition de loi socialiste relevait « plus de la polémique que de la réalité juridique », la législation française actuelle étant à ses yeux suffisante.
Le chef de l’Etat français avait aussi estimé que Ankara devait reconnaître le génocide pour adhérer à l’Union européenne.
Ce texte doit encore être soumis aux sénateurs, puis aux députés en seconde lecture, avant d’être définitivement adopté.
Les dirigeants turcs ont prévenu la France d’une crise dans les relations bilatérales et de représailles économiques.