Le ministre turc de l’Economie Ali Babacan a salué jeudi le plan de la présidence finlandaise de l’UE, qui propose une « solution partielle » au problème chypriote pour éviter la crise annoncée dans les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE d’ici fin décembre.
« La présidence finlandaise a proposé de nouvelles idées pour parvenir à une solution partielle, temporaire, parce que nous n’avons pas le temps d’ici la fin de cette année pour un règlement général » du problème chypriote, a déclaré à quelques journalistes M. Babacan, également principal négociateur des pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’UE, lors d’une visite à Bruxelles.
« Nous saluons cette initiative », a-t-il continué, précisant qu’il fallait encore discuter ces idées qui ne sont pour l’instant pas écrites.
« Nous devrions aller vers une résolution globale (du problème chypriote) aussi vite que possible mais je ne pense pas qu’il soit très réaliste de viser un règlement général avant la fin de l’année, c’est pourquoi je pense qu’une solution partielle ou temporaire d’ici la fin de l’année semble plus réaliste », a-t-il ajouté.
Le négociateur turc a souligné que ce plan d’Helsinki était « un effort très sincère et intensif pour trouver une sortie d’ici la fin de l’année ».
Plusieurs responsables européens ont menacé la Turquie de suspendre au moins partiellement d’ici la fin de l’année ses négociations d’adhésion à l’UE, commencées en octobre 2005, si Ankara n’ouvre pas ses ports aux navires chypriotes grecs.
La Turquie refuse toujours en effet d’appliquer à la partie sud de l’île divisée depuis 1974, le protocole dit d’Ankara signé en juillet 2005, qui étend son union douanière avec l’UE aux dix Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004.
Elle réclame au préalable la levée de l’embargo sur la partie turque de l’île, comme l’avait promis l’UE en 2004 après l’échec de la réunification de Chypre.
Le plan finlandais vise en particulier à mettre en place des mesures commerciales avec Chypre du Nord pour mettre fin à l’isolation commerciale de la communauté chypriote turque.
Assurant que l’offre d’Ankara d’ouvrir ses ports si cet isolement était levé était « toujours valide », M. Babacan a toutefois souligné que dans l’approche turque, cette levée de l’isolement « couvre une approche assez large », le commerce certes mais aussi par exemple le droit de voyager.
Malgré tout, le ministre a estimé que les idées de la présidence finlandaise, qui font un « effort d’équilibre », « n’étaient pas très éloignées » de la position turque.