Dans les coulisses diplomatiques turques les efforts redoublent afin de trouver une solution aux revendications arméniennes.
Le gouvernement turc a signalé mercredi une modificaton de sa politique concernant la revendication arménienne d’une reconnaissance du génocide de 1915 avec l’annonce par Abdullah Gül, le ministre turc des affaires étrangères, que la Turquie comptait désormais se tourner vers un arbitrage international sur cette question. S’exprimant devant des journalistes turcs à Ankara avant de partir pour la République turque de la Chypre du Nord (KKTC), Monsieur Gül a indiqué que les diplomates à la retraite, des experts étrangers spécialistes de la Turquie et « dignes de confiance » effectuaient « des études méticuleuses sur la question ».
« Mais ces efforts ne doivent pas être perçus comme une réponse simple et rapide visant à trouver une solution à un problème qui émerge de l’histoire » a ajouté le chef de la diplomatie turque laissant entendre que le gouvernement turc cherchait à trouver « une solution définitive à ce problème ».
Dans un article intitulé « l’étape historique de Turquie » le quotidien turc Milliyet avait annoncé mercredi soir que le gouvernement turc se préparait à une nouvelle politique vis-à-vis des « allégations de génocide » suite à l’intervention de Monsieur Gul en commission budgétaire du parlement turc.
Si les fonctionnaires du ministère turc des affaires étrangères n’ont pas souhaité donner davantage de détails sur ce sujet il apparaît toutefois à la lecture de la presse turque que ce changement de politique a été mené conjointement par le parti de l’AKP actuellement au pouvoir en lien avec le CHP parti Kémaliste actuellement dans l’opposition.
Le député d’Istanbul Sukru Elekdag (CHP) dans un discours prononcé lundi à la Commission du Budget du parlement turc avait suggérée un « arbitrage international » pour « empêcher la revendication du génocide arménien de devenir légitime ».
« La Turquie devrait annoncer qu’elle évaluera les événements de 1915 conformément à la convention des Nations unies sur la prévention et la punition du crime de génocide et devrait demander un arbitrage international pour la mettre en uvre » avait déclaré M. Elekdag.
« Les « Arméniens rejetteront cette proposition. Cependant, cette action sera un indicateur montrant que la juste, morale et légale cause de la Turquie et empêchera un abus politique de la question contre la Turquie » avait conclu le député kémaliste