L’Union européenne doit sortir de sa dépendance du gaz russe afin d’éviter le risque de voir le géant Gazprom devenir un « instrument de pression politique » dans les relations avec Moscou, a estimé samedi le président roumain Traian Basescu.
« Trouver une alternative au gaz russe doit être la priorité numéro 1 de l’UE », a déclaré M. Basescu au cours d’une rencontre avec la presse étrangère à Sinaia (centre). « Le risque existe à l’avenir de voir Gazprom devenir un instrument de pression politique à l’égard de l’UE », qui importe un quart de son gaz de Russie, a-t-il souligné.
Selon M. Basescu, le monopole russe a beau promettre de fournir en gaz aussi bien l’UE que la Chine, « l’on ne peut écarter le risque qu’un jour Gazprom dise: +si vous n’êtes pas sages, je vais alimenter uniquement la Chine+ ».
Les « conflits gelés » touchant la Transdniestrie, l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, trois régions séparatistes issues de l’ex-URSS, de même que l’enclave du Nagorny Karabakh, que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjan, représentent, selon lui, une autre menace pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe.
« Tant que le système unique de transport du gaz passe par une zone qui échappe au contrôle des autorités, l’UE n’a pas le droit de se sentir en sécurité d’un point de vue énergétique », a-t-il martelé.
La Roumanie a quant a elle décidé de « réorienter sa politique énergétique » en développant des sources alternatives, dont le charbon, l’énergie hydroélectrique et le nucléaire.
« Nous allons notamment accélérer les travaux sur les 3e et 4e tranches de la centrale nucléaire de Cernavoda » (sud-est), dont le 2e réacteur sera mis en fonction au printemps 2007, a précisé le président. « Cela nous rendra libres d’un point de vue politique ainsi qu’énergétique », a-t-il conclu.