Une « pause » dans les relations UE-Turquie serait « sage » si Ankara refuse toujours d’ici décembre d’accepter sur son territoire des navires et avions chypriotes grecs, a estimé lundi le chef de la diplomatie autrichienne, Ursula Plassnik.
« S’il n’y a pas de mouvement important (de la Turquie) d’ici décembre, il serait peut-être sage de s’accorder sur une pause pour réduire les tensions », a déclaré Mme Plassnik à son arrivée à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
« Nous avons tous intérêt à avoir avec la Turquie une relation aussi étroite que possible, cela tient toujours, mais nous nous ne devons pas polluer le climat, nous devrions réduire les tensions », a-t-elle ajouté.
Mme Plassnik n’a cependant pas précisé en quoi pourrait constituer cette pause, s’il s’agirait de suspendre tout ou seulement une partie des négociations d’adhésion de la Turquie avec l’UE.
De son côté, son homologue luxembourgeois Jean Asselborn a souligné que « si la Turquie ne bouge pas sur Chypre, nous, l’Union européenne, ne pourrons pas continuer comme si de rien n’était ».
Il est cependant resté lui aussi flou quant à une suspension totale ou partielle des négociations. « Rien ne sera définitivement interrompu », a-t-il simplement souligné.
L’UE est divisée sur les mesures à prendre contre ce pays stratégique qu’est la Turquie face à son refus d’appliquer le protocole dit d’Ankara qui étend son union douanière avec l’UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie chypriote grecque, le sud de l’île divisée depuis 1974.
Certains pays, à commencer par Nicosie, sont favorables à une suspension totale des négociations lancées en octobre 2005. D’autres plaident pour une suspension partielle.
Dans un rapport mercredi dernier sur la Turquie, la Commission européenne s’est gardée de faire une recommandation. Mais elle devrait en faire une début décembre, afin de permettre aux dirigeants européens de trancher lors du sommet de Bruxelles des 14 et 15 décembre.
