Le blog de Philippe Brunet-Lecomte
jeudi 2 novembre 2006
Les protestations provoquées à Lyon par la manifestation turque niant le génocide arménien dans le centre de Lyon il y a quelques mois n’auront peut-être pas été totalement inutiles. Vous vous souvenez ? Lyon Mag avait fait sa “une” avec un titre choc : “La honte”. Une mobilisation efficace car le Parlement vient d’adopter une loi qui punit ce négationnisme turque. Même si une loi, ça ne suffira pas à faire taire les imbéciles. Malheureusement. Le plus surprenant, c’est que certains grands patrons français se mobilisent contre cette loi. Pour éviter qu’après avoir été votée par l’Assemblée nationale, elle soit adoptée par le Sénat. Parmi eux, le lyonnais Franck Riboud, patron de Danone. Le problème c’est que Danone commence à être boycotté en Turquie. On comprend que Riboud défende ses yaourts. Mais qu’il fasse pression sur les élus, c’est limite. D’ailleurs on serait curieux de savoir quel discours il tient en Arménie. Car les Arméniens, ils doivent manger des yaourts eux aussi, non ? Bon on arrête, parce que Riboud, il aime pas qu’on le critique. D’ailleurs il avait déjà piqué sa crise il y a quelques années en lisant une enquête sur lui dans le Nouvel Objectif Rhône-Alpes, notre magazine économique, où on osait poser une question simple : “Riboud est-il à la hauteur ?”J’ai gardé pendant plusieurs semaines le message hystérique du patron de Danone sur mon portable que j’ai fait écouter à un certain nombre de journalistes. Pitoyable ! Au passage, Lyon Mag a perdu un fidèle actionnaire qui est très pote avec Riboud. Et moi, un vieux copain. Car Riboud, comme beaucoup de patrons, ne supporte pas la critique. En ayant toujours de bonnes raisons pour trouver ces critiques illégitimes. Banal, très banal.