Le ministre géorgien des Affaires étrangères Guela Bejouachvili a accusé Moscou de vouloir « arracher » à la Géorgie les républiques séparatistes pro-russes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, dans une interview vendredi au quotidien russe Kommersant.
« Quand un Etat voisin tente d’arracher une partie de votre territoire, c’est pour nous la ligne rouge » à ne pas franchir, a déclaré M. Bejouachvili, qui a effectué une visite à Moscou mercredi et jeudi, une première depuis l’enclenchement il y a un mois d’une grave crise entre Moscou et Tbilissi.
« La principale pomme de discorde, c’est les conflits dans lesquels la Russie a participé et participe malheureusement » toujours, a souligné le ministre, qui n’a pas fait état d’avancées après ses discussions à Moscou.
« Nous considérons comme une politique anti-géorgienne les avances faites aux régimes séparatistes, le financement qui leur est octroyé, toute fourniture d’armes », a-t-il ajouté.
Il a également estimé que l’organisation d’un référendum en Ossétie du Sud le 12 novembre, critiquée par la communauté internationale, « serait impossible sans la bénédiction de la Russie ».
Rejetant les critiques géorgiennes, le président russe Vladimir Poutine a affirmé fin octobre que la Russie « n’aspirait pas à agrandir » son territoire et à intégrer les républiques séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, qui ont proclamé unilatéralement leur indépendance au début des années 1990, avec le soutien de Moscou, et dont les régimes militent en faveur d’un rattachement à la Russie.
Le président géorgien pro-occidental Mikheïl Saakachvili a promis à plusieurs reprises de reprendre en main ces deux républiques, soutenues par Moscou, qui a accordé la nationalité russe à nombre de leurs habitants.
