Info Collectif VAN – La Turquie n’en finit plus d’avoir des démangeaisons : après la « punaise arméniennne » (selon l’expression de Talaat Pacha), voici désormais d’autres minorités, exterminées durant la Première Guerre mondiale, qui lèvent la tête et réclament Justice. Le journal The New Anatolian fait état des revendications concernant désormais le génocide des Grecs Pontiques et des Assyriens. Ces revendications ont été relayées par le Démocrate Chrétien hollandais Camiel Eurlings dans son projet de Rapport au Parlement européen. Bulent Ozdemir, chef de la Section des Etudes assyriennes de la Société d’Histoire turque (TTK) y répond sans crainte du ridicule. A savourer.
Traduction Collectif VAN
HISTORIQUE : FAUSSES REVENDICATIONS DE GÉNOCIDE ASSYRIEN
The New Anatolian, Turkey
Dec 27 2006
La Turquie est maintenant hantée par les revendications d’un génocide assyrien en 1915 pendant les déportations dans le pays. Bulent Ozdemir, le chef de la Section des Etudes assyriennes de la Société d’Histoire turque (TTK), a répondu hier à un projet de rapport du parlementaire Démocrate Chrétien hollandais Camiel Eurlings, dans lequel il a affirmé que la Turquie devrait accepter les revendications concernant les génocides Grec Pontique et Assyrien, en plus des revendications arméniennes.
Ozdemir a dit à l’agence de presse Anatolie que les revendications concernant un génocide assyrien durant la Première guerre mondiale étaient sans fondement et il les a qualifiées de « faux » au même titre que les revendications arméniennes.
Ozdemir a dit qu’ils avaient préparé un livre sur la question et qu’ils avaient surtout utilisé des documents d’archives de l’étranger plutôt que les archives ottomanes afin de le rendre plus fiable et exact.
« Après quatre mois de recherche dans les Archives nationales britanniques en novembre 2004, nous avons fait une étude détaillée dans les Archives nationales américaines en mai de l’année dernière, » a-t-il dit. « Les résultats de notre recherche méticuleuse montrent que ni l’Empire ottoman ni la République turque d’aujourd’hui ne peuvent être accusés de génocide durant la Première guerre mondiale. »
Les documents des archives étrangères renforcent les arguments de la Turquie sur cette question. Comparées aux revendications du génocide arménien, ces fausses déclarations au sujet des Assyriens ne peuvent déranger la Turquie. »
Soulignant que les Assyriens avaient déclaré la guerre à l’Empire ottoman au début du conflit et s’étaient battus contre les Ottomans aux côtés des Russes et des soldats britanniques, Ozdemir a dit que ces prises de position avaient été exprimées dans une pétition présentée par les Assyriens à la Conférence de la Paix à Paris.
« Ils ont choisi un camp lors de la guerre et le combat s’est déroulé conformément aux règles de la guerre. Concernant ce point, le titre du livre de Wigram : ‘notre plus petit allié’, exprime clairement la situation, » a déclaré Ozdemir. « À la fin du règne ottoman, les Assyriens étaient considérés comme ‘un cheval de Troie’ par la Russie, la France et la Grande-Bretagne. Il est évident qu’ils ont été utilisés par certaines nations. »
Ozdemir a mis en avant les assertions faites par certains historiens concernant les vrais coupables pour la peine et la souffrance endurées par les Assyriens durant la première guerre mondiale : à savoir les politiques de la Russie et des Alliés dans la région, et leur manquement aux promesses délivrées aux Assyriens.
« Aujourd’hui les accusations concernant un génocide Assyrien sont délivrées dans la perspective d’intérêts politiques et ces accusations travestissent la réalité », a déclaré Ozdemir. « Emigrant aux Etats-Unis, en Australie et dans les Pays de l’Europe de l’Ouest après la guerre pour diverses raisons, les Assyriens se sont organisés et ont formé une diaspora. Ils utilisent les revendications de génocide comme une expression de leur identité ».
Assistant à une conférence sur le soi-disant génocide Assyrien qui se tenait au Club Histoire & Culture de l’Université Erciyes, Ozdemir a répondu aux questions des étudiants.
L’assertion relative au fait que la Turquie devrait reconnaître le soi-disant génocide Grec Pontique en plus du soi-disant génocide Arménien figure dans le projet de Rapport Eurling présenté à la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
© Traduction Collectif VAN
