L’Union européenne souhaite avoir « un accès avec des conditions non-discriminatoires » aux gazoducs russe, a réaffirmé le commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs dans une interview mardi au quotidien russe Novyé Izvestia.
L’UE veut pousser dans le même temps la Russie à réduire sa consommation énergétique et à exporter en Europe le gaz économisé. Dans le cadre de programmes russo-européens de réduction de la consommation énergétique en Russie, « il faut assurer un accès aux gazoducs avec des conditions non-discriminatoires pour qu’on puisse vendre ainsi du gaz » préservé grâce aux économies réalisées, a déclaré M. Piebalgs. Ces économies d’énergie seraient « avantageuses » pour la Russie et pour l’Union européenne en permettant à Moscou de vendre à l’Europe du gaz non consommé par son industrie à des prix plus élevés, a expliqué le responsable.
« Les compagnies européennes souhaiteraient travailler en Russie s’il y avait un cadre juridique sûr et transparent pour les investissements », a-t-il poursuivi. Le responsable européen a également souligné que la coopération économique ne pouvait « pas être à sens unique » en ajoutant que le géant russe Gazprom n’avait « pas de problèmes d’accès aux marchés européens ».
Le géant gazier semi-public, qui dispose d’un monopole sur les gazoducs russes, ne veut plus s’arrêter aux frontières de l’Europe mais maîtriser toute la chaîne de transport et de distribution jusqu’à ses consommateurs finaux. Soutenu par le président russe Vladimir Poutine, Gazprom dénonce les obstacles mis sur sa route par l’UE pour contrer ses projets. L’UE, qui est le principal débouché à l’exportation de Gazprom, réclame quant à elle une relation plus équilibrée et la fin du monopole de Gazprom sur les gazoducs.