Le Premier ministre britannique Tony Blair est arrivé vendredi à Ankara, première étape d’une tournée au Moyen Orient, où il devrait aborder avec son homologue Recep Tayyip Erdogan le ralentissement de la marche européenne de la Turquie. Chaud partisan de l’entrée d’Ankara dans l’Union européenne, Tony Blair vient de Bruxelles où il a assisté à un sommet de deux jours des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. Les 25 ont entériné à Bruxelles la suspension partielle de 8 des 35 chapitres jalonnant les discussions d’adhésion de la Turquie à l’UE en raison du refus d’Ankara d’ouvrir ses ports et aéroports aux Chypriotes grecs. M. Blair avait estimé mardi que tourner le dos à la Turquie serait pour l’Union européenne, une « grosse erreur stratégique à long terme ». Le Premier ministre britannique devrait réitérer son soutien à l’accession de la Turquie dans l’UE lors des entretiens, suivies d’un diner privé, vendredi soir avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Les détails de cette rencontre ne seront connus que lors d’une conférence de presse avant le départ de M. Blair samedi matin, a-t-on précisé de sources turque et britannique. Le porte-parole officiel de M. Blair a déclaré aux journalistes l’accompagnant que le chef du gouvernement britannique avait décidé d’entamer son voyage au Moyen Orient par la Turquie en raison du rôle-clef que joue Ankara dans cette région. « Nous n’avons jamais caché le fait qu’une des raisons pour laquelle nous soutenons la Turquie et son accession à l’EU est que nous sommes convaincus qu’il est important de soutenir l’islam modéré », a-t-il dit. « La Turquie est importante en raison de son influence et de ses contacts dans l’ensemble du Moyen Orient, et donc de l’influence qu’elle pourrait avoir sur Israël et la Palestine », a déclaré le porte-parole. Il a tenu par ailleurs à souligner le regard positif que porte Londres sur les relations Turquie-UE. « Le Premier ministre reconnais que la Turquie sera inévitablement déçue du ralentissement de son accession à l’UE, » a-t-il dit. « Il reconnait également qu’il y a des soucis avec d’autres Etats membres. Mais l’important est que huit des 35 chapitres ont été ralentis — les 27 autres poursuivent leur chemin.
