La rencontre entre les présidents arménien Robert Kotcharian et azéri Ilham Aliev le 28 novembre en marge du sommet de la CEI à Minsk aurait donné lieu à certaines avancées sur la voie de la résolution du conflit du Haut Karabagh, selon le ministre arménien des affaires étrangères, Vartan Oskanian, qui accompagnait le président arménien. Le chef de la diplomatie arménienne a notamment souligné l’attitude constructive du président azéri lors d’un point de presse à son retour à Erevan. Il a néanmoins précisé qu’aucun accord n’avait été conclu concernant les propositions présentées par les médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE. Les progrès enregistrés concerneraient donc davantage le climat dans lequel s’est déroulé l’entretien entre les deux chefs d’Etats que des points concrets, à en croire M. Oskanian, qui a ajouté que les présidents feraient le point sur les discussions dans les jours à venir et donneraient des instructions en conséquence à leurs ministres des affaires étrangères. M. KOtcharian a évité d’apporter ses commentaires personnels sur les discussions en marge du sommet réunissant les Etats de la CEI et qui avaient été désignées comme la dernière chance de parvenir à un règlement à court terme du conflit du Karabagh. Le ministre arménien de la défense Serge Sarksian n’a pas été plus prolixe concernant la rencontre des deux chefs d’Etat, se contentant de réaffirmer sa volonté de voir aboutir une « paix digne » fondée sur des compromis mutuels avec l’Azerbaïdjan, même si cela doit en passer par la rétrocession de nombreux territoires azéris contrôlés par les Arméniens autour du Karabagh. Le retrait arménien d’au moins 6 des 7 districts entourant le Haut Karabagh est l’un des éléments clé du plan de paix proposé par les médiateurs internationaux actuellement discuté par les parties du conflit. En fonction de ce plan, le retrait des forces armées des zones concernées permettrait la tenue d’un référendum d’autodétermination au Karabagh. MM. Aliev et Kotcharian n’étaient pas parvenus à tomber d’accord sur ce plan de paix lors des précédentes discussions qu’ils avaient eues cette année, et l’on n’attend pas de percée diplomatique avant les élections présidentielles de 2008 en Arménie comme en Azerbaïdjan. M. Oskanian a convenu que la période électorale qui s’annonce, plus tôt d’ailleurs en Arménie puisque des législatives y sont prévues au printemps prochain, laisse peu de chance de succès à un compromis nécessairement impopulaire, tout en affirmant qu’il n’y aurait pas d’interruption du processus de négociations. De son côté, le président Aliev a déclaré à la télévision d’Etat d’Azerbaïdjan que « l’on approche la phase finale des négociations », ajoutant qu’il avait trouvé un accord, avec son homologue arménien, sur « différents sujets » qui auraient fait jusque là obstacle la signature d’un accord mais qu’il s’est toutefois refusé à définir. Il a précisé qu’il restait des points de désaccord, que les deux chefs d’Etat auraient cherché à régler lors de leur rencontre de Minsk. Dans la presse russe, on informe que les présidents arménien et azéri pourraient se retrouver à nouveau en marge d’un prochain sommet de la CEI qui doit se dérouler à Moscou début décembre. Par ailleurs, les responsables de l’Otan, qui se réunissait en sommet à Riga en Lettonie, ont fait savoir que l’Alliance atlantique n’avait pas l’intention de s’engager dans le processus de règlement du conflit du Haut Karabagh. James Appathuraï, porte-parole de l’Otan, a indiqué que l’OSCE jouait un rôle déterminant dans le processus de paix entre Arméniens et Azéris et que l’Otan n’avait nullement l’intention de le contester, précisant que l’Azerbaïdjan ne l’aurait d’ailleurs jamais sollicitée officiellement en ce sens.
