L’exploitation aurifère d’Arménie face à l’environnement

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Le ministre arménien de l’environnement Vartan Ayvazian a une fois encore accusé le 16 février la compagnie indienne exploitant les principaux gisements d’or d’Arménie de fraudes à grande échelle et de négligences, qui pourraient conduire le gouvernement à lui retirer sa licence. « Ils ne font pas du bon travail » a déclaré le ministre devant les journalistes en justifiant la nécessité de sanctionner les propriétaires indiens de l’exploitation aurifère. Il a déploré toutefois que ses appels à leur retirer leur licence n’aient pas été entendus à ce jour, les fondements juridiques d’une telle mesure ayant été jugés insuffisants. La filiale arménienne de la compagnie Vedanta Ressources basée à Londres aurait été sous le coup d’une enquête depuis le mois dernier à la suite d’une plainte déposée par le ministre Ayvazian sur la base d’un rapport l’accusant de sous-évaluer le volume d’or extrait des mines de Zod et de Meghradzor qu’elle exploite. Le minerai aurifère extrait de ces gisements est traité dans une usine située dans la ville d’Ararat, au sud de Erevan. Le parquet avait ordonné une perquisition le mois dernier dans les locaux de Ararat Gold Recovery Company (AGRC), alimentant les spéculations de la presse sur les intentions des autorités arméniennes de contraindre Vedanta à vendre son exploitation à un géant minier de Russie. Les rumeurs s’appuyaient sur les discussions qu’avaient eues les présidents arménien Robert Kotcharian et russe Vladimir Poutine en janvier qui avaient porté essentiellement sur les questions économiques. M. Kotcharian avait alors désigné l’exploitation minière comme un secteur prometteur de la coopération économique arméno-russe, et de fait, si la Russie contrôle l’essentiel du système énergétique de l’Arménie et une grande partie de son économie en vertu d’un accord qui a accordé aux compagnies russes la plupart des grands groupes arméniens en échange de l’effacement de la dette arménienne, les Russes sont encore peu présents dans le secteur minier arménien. AGRC avait déjà fait face à des accusations de fraude en 2004 après une inspection de routine de ses mines d’or par les services du ministère arménien de l’environnement. Celui-ci avait conclu que la compagnie indienne aurait « omis » de déclarer 900 kg d’or, s’épargnant ainsi des millions de dollars de taxes. Les Indiens avaient vivement récusé de telles accusations et avaient porté l’affaire en justice, mais ils acceptèrent de payer une amende de 500 000 dollars en vertu d’un accord conclu avec la justice arménienne en mars 2005. La même année, le ministère arménien de l’environnement est revenu à la charge, affirmant avoir découvert 1,3 tonne d’or que la compagnie aurait là encore voulu cacher aux autorités de Erevan. AGRC avait été aussi jugée coupable de violations graves des mesures de sécurité, ce qui aurait causé la mort de cinq ouvriers de la compagnie au cours des dernières années. Ces accusations seront cette fois encore récusées par la compagnie indienne. Les relations des propriétaires indiens de l’exploitation et les autorités arméniennes sont en fait tendues depuis qu’ils se sont portés acquéreurs, en 2002, des gisements qui étaient alors gérés par une société mixte arméno-canadienne. Les espoirs de donner un nouvel essor à l’industrie aurifère arménienne, en apportant des investissements massifs, ont été vite déçus, la production et la rentabilité des gisements arméniens n’ayant cessé de décliner, alors que dans le même temps, les cours du métal jaune grimpaient sur les marchés mondiaux. Les propriétaires indiens attribuent le manque de rentabilité aux coûts de production élevés, qui seraient dus notamment à la nécessité de transporter le minerai par rail depuis Zod, au sud-est du lac Sevan, jusqu’à l’usine de traitement d’Ararat. IL y a deux aux, ils ont demandé aux autorités arméniennes l’autorisation de construire une usine de traitement près du site d’extraction à Zod. Mais le gouvernement arménien avait rejeté ce projet d’un coût de 85 millions de dollars, qui avait suscité une levée de boucliers des milieux de défense de l’environnement, au prétexte qu’il nuirait à la salubrité des rivages du lac Sevan.

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Author: raffi

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