Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé mardi les travaux, finalement suspendus, entamés par Israël près de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem avant une visite de son homologue israélien, Ehud Olmert, à Ankara.
« Personne n’a le droit de suivre une politique qui consiste à dire : +j’ai décidé et je l’ai fait+ », a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).
Plusieurs fois ovationné par ses députés pendant son discours, M. Erdogan a exhorté le gouvernement israélien à « éviter les démarches unilatérales qui peuvent être source de préoccupation » et à rechercher un « consensus » dans toutes ses initiatives visant les lieux saints de Jérusalem.
« Nous attendons d’Israël qu’il adopte une attitude respectant la sainteté des lieux et qu’il empêche une escalade de la tension », a souligné le Premier ministre.
Le 6 février, Israël a commencé des travaux à l’une des entrées de l’esplanade pour réparer des poutres endommagées par une tempête de neige en 2004. Mais l’organisme chargé de la protection des biens religieux musulmans a estimé qu’ils menaçaieent les fondations de l’esplanade, troisième lieu saint de l’islam.
L’initiative qui a suscité une levée de boucliers chez les Palestiniens et dans le monde arabo-musulman, provoquant aussi des heurts, a été suspendue lundi par la mairie de Jérusalem, mais des fouilles archéologiques controversées doivent se poursuivre sur le site.
Evoquant un « malaise » et la « consternation » de son gouvernement quant aux travaux, M. Erdogan a souligné qu’il s’entretiendrait jeudi de cette question avec son homologue israélien attendu mercredi après-midi en Turquie.
La Turquie, pays membre de l’Otan et un des rares alliés d’Israël au Proche-Orient, a aussi des liens étroits avec les Palestiniens et elle soutient leur revendication à disposer d’un Etat.