Le journaliste, intellectuel et farouche défenseur des droits de l’Homme, Hrant Dink a été lâchement assassiné, le 19 janvier 2007, devant les bureaux de l’hebdomadaire arménien Agos dont il était le rédacteur en chef. Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce meurtre odieux et présentons nos condoléances les plus attristées à sa famille, à ses collègues, à la communauté arménienne et à tous les défenseurs des droits de l’Homme.
L’assassinat de Hrant Dink a profondément endeuillé et fortement indigné la communauté assyro-chaldéenne. A présent, il est évident que les plaintes et les doléances exprimées depuis plusieurs années par divers groupes ethniques et religieux présents en Turquie étaient parfaitement justifiées.
Les agressions, provocations et accusations en tout genre ainsi que les comportements arbitraires dont sont justement victimes ces groupes sont toujours aussi intenses et, plus que jamais, d’actualité. Ces minorités sont constamment ciblées et montrées du doigt par un certain nombre d’organes de presse, de formations politiques, d’organisations, de groupes ou de simples individus. Cette attitude qui, conformément aux règles de plusieurs organisations ou conventions internationales, est prohibée ou constitue un facteur délictuel, ne sert qu’à attiser la haine, la rancune, l’adversité et les conflits.
La République de Turquie ne s’est pas seulement contentée de demeurer impassible face aux agressions et aux injustices commises contre ces différentes communautés ethniques et religieuses, mais en même temps, a contribué à l’apparition de ces actes, en les tolérant, en y préparant le terrain et en menant une politique de favoritisme tout en occultant la réalité.
Du fait de la haine, de l’inimitié et de la malveillance dont ils sont prisonniers, l’auteur et les commanditaires de cet assassinat sont incapables de mesurer le préjudice que subira leur pays, leur peuple.
L’idéologie de ceux qui sont allés jusqu’à Rome pour tirer sur le pape, tué le prêtre à Trabzon et assassiné Hrant Dink n’est pas si différente de celle propre à ceux qui ont brûlé vifs des Turcs à Solingen. Seule diffère la constance de cette mentalité en Turquie.
Pour que cesse enfin cette attitude contraire aux principes de l’humanité, toutes les instances, et particulièrement la République de Turquie, doivent assumer leurs responsabilités. Dans le cas contraire, tous seront perdants.
