L’indice ISE National 100 d’Istanbul a progressé de 57,9 % en dollars depuis un plus bas enregistré le 26 juin 2006, dans un cadre de baisse générale des cours du pétrole depuis l’été et de stabilité relative des taux d’intérêt américains. Cette bonne tenue suit le mini-crash de mai dernier – la Turquie ayant souffert bien plus que les autres pays émergents car exposée à d’énormes flux financiers instables. Les ventes massives observées à la fin du mois de février 2007 ont été tout aussi fortes que celles d’autres indices émergents. Néanmoins, le sursaut d’orgueil toujours en cours semble plus vigoureux qu’à l’étranger : l’ISE a déjà repris plus de 63 % de ses pertes de février.
Les investisseurs étrangers semblent désormais plus confiants dans l’économie turque. La hausse de l’ISE est favorisée par des facteurs structurels tels que la réduction du déficit budgétaire, la consolidation fiscale et le regain d’activité de l’économie allemande qui est le plus gros débouché de l’industrie turque (l’indice IFO du climat des affaires reste à des niveaux records). Tous ces facteurs permettent de contenir les pressions inflationnistes et de booster les retours sur investissements – à terme, la désinflation devrait faire son retour.
Néanmoins, un phénomène curieux se précise ces dernières semaines : une divergence croissante entre les attentes inflationnistes et les taux d’intérêt domestiques. Le spread entre le taux d’intérêt Libor TRL et celui à un an atteint 180bps et plus de 220bps pour ceux a deux ans, alors qu’au même moment on attend une inflation à 6,8 % d’ici un an et 5,5 % dans deux ans. Le marché semble actuellement pricer une prime de risque supérieure à certains autres pays émergents, liée a la possibilité d’une faiblesse de la lire turque et d’une plus grande volatilité au niveau des chiffres de l’inflation. En d’autres termes : attention aux prochains mois.
