L’UE s’apprête à passer le cap de la cinquantaine mais sans la Turquie

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Les Vingt-Sept célébreront dimanche prochain le cinquantième anniversaire du Traité de Rome, l’acte de naissance de l’Union européenne. Ils pourront ainsi faire le point sur ce demi-siècle qui a permis d’imposer la paix et la démocratie, d’intégrer d’anciennes dictatures et de faire naître un géant économique. Mais ils évoqueront aussi un avenir plein d’incertitudes.
Bien avant de présider l’exécutif européen, le Portugais José Manuel Barroso se souvient d’avoir rêvé de cette Communauté européenne, symbole de liberté. Etudiant en droit à la fin des années 60, il souffrait comme beaucoup de jeunes de son âge de la dictature d’Antonio de Oliveira Salazar.

«Je ne pouvais pas acheter les livres que je voulais. Je ne pouvais pas écouter la musique que j’aimais», se remémore le président de la Commission de Bruxelles. «Ma génération voyait l’Europe comme une destination pour ceux qui voulait la liberté et la démocratie», a-t-il expliqué à l’Associated Press.

En l’espace de 50 ans, des pays au régime autocratique comme le Portugal ou encore comme les anciens membres du bloc de l’Est ont rejoint l’ensemble européen, aujourd’hui vaste espace de paix à l’intérieur duquel la guerre semble à jamais bannie.

Pourtant, alors que ce cinquantenaire donnera lieu à une solennelle Déclaration de Berlin, texte censé revenir sur les grands accomplissements de l’UE et esquisser une vision commune, nombreux sont les Européens qui appréhendent l’avenir avec méfiance, face notamment à la mondialisation. Et l’Union européenne se cherche encore une direction, alors que le projet de Constitution européenne reste lettre morte, faute d’avoir été ratifié par chacun des Vingt-Sept.

Les réalisations historiques sont néanmoins nombreuses, de la monnaie unique à l’élimination des frontières intérieures en passant par l’expansion d’un bloc qui regroupe désormais 490 millions de citoyens. Les Européens tiennent aussi à leur couverture sociale, à leurs vacances, à leur semaine de travail plus courte qu’aux États-Unis ou au Japon et à leurs salaires relativement élevés.

S’agissant de la paix, qui règne depuis 60 ans dans l’espace européen, les habitants de l’UE la considèrent comme acquise, au point que «l’image de l’Europe, bastion contre la guerre, perd de sa résonance», relève José Manuel Barroso.

Si les célébrations du 50e anniversaire du Traité de Rome domineront le sommet de Berlin des 24 et 25 mars, les dirigeants européens attendent de la déclaration qui clôturera la réunion qu’elle redonne à l’Union l’élan dont elle manque cruellement depuis la panne constitutionnelle.

La chancelière allemande Angela Merkel, hôte de ce conseil extraordinaire, devra convaincre ses pairs que le projet de Constitution européenne, ratifié par 18 des 27 États membres, n’est pas mort avec le «non» de la France et des Pays-Bas et que l’UE est capable de surmonter le profond malaise qui la plombe.

«L’Union européenne traverse une crise», reconnaît le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, grand partisan du traité constitutionnel, jugeant que les «non» français et néerlandais «n’ont pas causé cette crise mais l’ont rendue plus visible».

De fait, comme le confirment de récents sondages, les Européens n’ont guère envie de poursuivre l’élargissement de l’Union et d’absorber des pays comme l’Ukraine ou l’Albanie, sans parler de la Turquie. Les discussions d’adhésion avec Ankara ont du reste été partiellement gelées un an après leur ouverture en raison de la non-reconnaissance Chypre par les Turcs.

Malgré tout cela, M. Barroso se veut optimiste quant aux perspectives de l’UE au XXIe siècle. «La mondialisation est là. Sommes-nous en mesure de la façonner dans le sens de nos intérêts de nos valeurs? Nous pensons que nous le pouvons», mais seulement si les Vingt-Sept relèvent ensemble des défis allant «de la sécurité énergétique au changement climatique en passant par le terrorisme international».

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Author: raffi

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