NÉGATIONNISME
Dogu Perinçek qui avait qualifié le génocide arménien de «mensonge impérialiste» a réitéré des propos similaires à sa descente d’avion. Une avalanche de documents tirés des archives russes lui donnerait raison
VICTOR FINGAL
04 mars 2007
Le Matin
Dogu Perinçek, 65 ans, le président du Parti turc des travailleurs connu pour ses positions ultranationalistes, a débarqué hier à Kloten en provenance d’Istanbul. Son procès pour négationnisme du génocide arménien, qui sera suivi par les principaux médias turcs, doit s’ouvrir mardi à Lausanne. Une perspective qui n’a nullement fait changer l’opinion du leader de gauche pour qui la loi antiraciste suisse sera bientôt vidée de sa substance.
Dans quel état d’esprit allez-vous aborder votre procès
J’espère que la chasse aux sorcières dont je suis victime va bientôt cesser. Ici, (n.d.l.r. en Suisse) donner son opinion est un acte punissable. J’ai avec moi plus de 90 kilos de documents tirés des archives russes qui prouvent que le génocide arménien n’a pas eu lieu.
Que s’est-il passé autour de 1915 selon vous?
Il y a eu des massacres regrettables réciproques dans des pays en guerre. Près de 200 000 Turcs ont été tués par des Arméniens. Des dirigeants et des historiens arméniens sont d’ailleurs du même avis et réfutent aussi le terme de génocide.
Le canton de Vaud comme de nombreux pays ont pourtant admis l’existence du génocide arménien…
C’est le résultat d’un préjugé anti-turc profondément ancré et qui n’est pas la vérité. De plus le fait d’assimiler les Turcs à un génocide provoque un peu partout un racisme anti-turc.
Christoph Blocher vient de s’entretenir avec son homologue turc Cemil Cicek juste avant votre procès…
Des rencontres de ce type favorisent les relations entre les pays et nous sommes pour l’amitié entre les peuples. D’autre part, je suis persuadé, comme l’est d’ailleurs Christoph Blocher, que la loi antiraciste est condamnée dans sa version actuelle et qu’elle sera vidée de sa substance.
Une manifestation qui n’est pas souhaitée par les autorités est prévue à Lausanne. Vous ne craignez pas des débordements?
La Turquie a été un grand Empire et est aujourd’hui une grande nation. Nous n’avons pas l’intention de faire de la provocation.
