L’Azerbaïdjan a annulé le 22 avril une visite officielle qu’une délégation gouvernementale devait effectuer à Washington en signe de protestation contre un rapport sur les droits de l’homme émanant du Département d’Etat. Dans le volet relatif au conflit du Haut Karabagh, le rapport de 2006 mentionnait dans sa version initiale un territoire azerbaïdjanais occupé par l’Arménie, voisin caucasien et pire ennemi de l’Azerbaïdjan. Sous les pressions diplomatiques de Erevan, cette qualification avait été par la suite discrètement supprimée, pour laisser place à la formulation suivante. « Les forces arméniennes occupent de vastes portions du territoire azerbaïdjanais limitrophes du Haut-Karabagh. L’Arménie soutient qu’elle n’occupe pas le Hzaut-Karabagh lui-même ». Dans un communiqué, le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères a indiqué que « en relation avec l’introduction de modifications dans le texte initial de 2006 du rapport du Département d’Etat américain sur les droits de l’homme concernant le conflit arméno-azéri du Haut Karabagh, le gouvernement de l’Azerbaïdjan a pris la décision d’annuler la visite », ajoutant que ces modifications, en « tronquant la présentation de l’essence même des causes du conflit, sèment le doute sur la position des Etats-Unis en tant que médiateur intègre dans la résolution de ce conflit ». La délégation gouvernementale azérie était attendue le 23 avril à Washington pour deux jours d’entretiens bilatéraux. De leur côté, les Américains ont affirmé que leur politique n’avait pas changé, la porte-parole du Département d’Etat, Nancy Beck, jugeant « incorrecte toute interprétation selon laquelle la politique américaine concernant le conflit du Haut Karabagh aurait changé ». Elle a ajouté que les Etats-Unis étaient informés de la déclaration du ministère azéri annulant la visite et restaient en contact avec le gouvernement de Bakou en vue de fixer une nouvelle date pour ces discussions dont elle a souligné l’importance. Le 20 avril, un autre porte-parole du Département d’Etat, Sean McCormack, avait aussi jugé utile de souligner la continuité de la politique américaine vis-à-vis de Bakou, en réaffirmant le soutien de Washington à « l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan » et au principe que le « futur statut du Haut Karabagh doit être négocié par les deux parties ».
