L’Allemagne, présidente en exercice de l’Union européenne, a enjoint jeudi la Turquie de prendre des mesures pour protéger les libertés religieuses après les meurtres de deux Turcs et d’un Allemand lors de l’attaque d’une maison d’édition chrétienne dans l’est du pays.
L’appel fait suite à une réunion à Istanbul des ambassadeurs des 27 en Turquie, convoquée pour discuter du triple meurtre commis la veille à Malatya, la dernière en date d’une série d’attaques commises contre la minorité chrétienne.
« Ces meurtres vils ont été condamnés sévèrement et tous les pays membres ont exprimé leur sympathie aux familles des victimes, qui comprennent un ressortissant allemand », a déclaré dans un communiqué l’ambassadeur d’Allemagne Eckhart Cuntz.
« Nous voyons dans ces meurtres une attaque non seulement contre les individus, mais aussi contre les principes de liberté et de tolérance », a-t-il ajouté.
Les assaillants ont ligoté les trois victimes avant de leur trancher la gorge dans les locaux d’une maison d’édition appartenant à la petite communauté protestante de Turquie qui imprimait des livres sur le protestantisme et distribuait des Bibles.
« Je pense que la Turquie va garantir la sécurité et en particulier les libertés religieuses des ressortissants turcs aussi bien qu’étrangers », a poursuivi M. Cuntz, avant d’appeler à soutenir « l’application des réformes qui visent à (établir) une société moderne, ouverte et tolérante » en Turquie.
L’UE, qui a ouvert des négociations d’adhésion avec la Turquie en octobre 2005, a souvent enjoint Ankara d’assurer le respect des droits des minorités non musulmanes du pays -principalement des Arméniens, des orthodoxes, des Chaldéens et des juifs-, représentant moins de 1% de la population nationale.
Les meurtres de Malatya font suite à celui, l’an dernier à Trabzon (nord-est), du prêtre catholique italien Andrea Santoro et, en janvier, du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink à Istanbul.