« L’Azerbaïdjan ne permettra pas aux Etats étrangers d’utiliser son terrritoire contre des pays voisins », a déclaré le 1er avril le ministère de la Défense azéri, cité par la Nezavissimaïa Gazeta. Une déclaration qui vient répondre au souhait formulé par le secrétaire d’Etat adjoint américain pour l’Europe et l’Eurasie, Matthew Bryza, le 30 mars lors d’une visite en Géorgie, d’utiliser l’Azerbaïdjan comme base de décollage pour des actions militaires. Or, si Bakou accepte que l’Azerbaïdjan serve de base de décollage pour des opérations menées en Afghanistan dans le cadre de la coalition antiterroriste, il refuse de jouer ce rôle dans le différend entre Washington et Téhéran.
Vu de Bakou, on est convaincu que les Etats-Unis veulent régler le problème iranien par la force, note le journal moscovite. D’où la nécessité de réaffirmer la position azérie. Mais, selon le politologue azéri Zardoucht Alizade, le président Ilham Aliev, qui a succédé à son père en octobre 2003, se trouve face à un dilemme. D’un côté, l’administration américaine a toujours soutenu ce régime qui dépend plus de son protecteur que de son peuple. D’un autre côté, l’Azerbaïdjan s’est engagé à ne pas servir de base militaire contre l’Iran, d’autant plus que la population éprouve de la sympathie pour l’Etat iranien.
Pour ce même expert, l’Azerbaïdjan pourrait devenir une cible de l’Iran qui, en cas d’agression, a menacé de frapper des objectifs stratégiques pour les Etats-Unis. Et Alizade de prévenir : « L’Iran dispose de moyens considérables, une seule de ses divisions serait capable d’occuper rapidement tout l’Azerbaïdjan. »