La présidente du parlement géorgien, Nino Bourdjanadzé, a appelé lundi à Prague à diversifier les sources d’énergie, notamment en construisant un nouveau pipeline transcausien, après la signature de l’accord gazier conclu ce week-end par la Russie, le Turkménistan et le Kazakhstan.
« Il est important aujourd’hui de penser à la sécurité mais aussi à l’indépendance énergétique et nous suggérons d’utiliser des sources alternatives comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie », a-t-elle dit au cours d’une conférence au siège de la radio américaine RFE/RL.
Le président russe Vladimir Poutine a conclu samedi un accord avec ses homologues kazakh et turkmène pour augmenter les exportations de gaz vers la Russie. Les pays européens redoutent que cet accord augmente leur dépendance énergétique vis à vis la Russie.
« Ce serait triste si ce projet bloquait tous les autres projets (…), nous devrions parvenir à signer un autre contrat et transporter du gaz en Europe via l’Azerbaïdjan et la Géorgie », a déclaré Mme Burdzhanadze en indiquant qu’elle comptait évoquer ce dossier lors d’une prochaine visite au Turkménistan.
Selon elle, cependant, « la Russie fait tout son possible pour éviter que le Turkménistan ne s’implique dans un projet alternatif ».
La Géorgie, l’Azerbaïdjan et la Turquie ont inauguré en juillet 2006 l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), un projet de quatre milliards de dollars visant à acheminer le pétrole de la Caspienne sur les marchés mondiaux et construisent également ensemble le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzerum.
En attendant de faire de l’Azerbaïdjan son principal fournisseur, la Géorgie a dû accepter en décembre un doublement du prix du gaz livré par le géant russe Gazprom en raison d’un problème technique sur le gazoduc BTC.
L’ancienne république soviétique s’est rapprochée de l’Occident depuis l’arrivée au pouvoir du président Mikheïl Saakachvili et espère entrer dans l’Alliance atlantique, ce qui provoque la colère de la Russie, qui considère que cette intégration déstabiliserait la région.
