La question de l’adhésion de la Turquie à l’UE, à laquelle le président français Nicolas Sarkozy est opposé, n’aura pas d’incidence sur les travaux du sommet européen les 21 et 22 juin à Bruxelles, a assuré vendredi le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.
Interrogé par un journaliste sur la possibilité que la France « bloque » le sommet de Bruxelles sur la question turque, M. Kouchner a répondu: « Freiner et bloquer? Je pense que ni l’un ni l’autre ne seront utilisables pour la réunion de la semaine prochaine ».
Le ministre a rappelé que le président Sarkozy « considère que la Turquie ne fait pas partie de l’Europe et il l’a dit clairement ». Mais le président français ne veut pas non plus « bloquer » le sommet européen, « considérant que le problème essentiel c’est la poursuite du travail autour » du projet de traité européen, a ajouté le ministre.
« Il ne faut pas avoir peur de l’islam », a poursuivi Bernard Kouchner, répondant au ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, qu’il venait de rencontrer.
Ce dernier a fait part des « préjugés que nous avons tous sur la Turquie ». « Nous craignons l’islam… Je dois dire que ces préjugés sont énormes ». Tant la Turquie que l’Union européenne « ne sont pas pour l’instant prêtes », a ajouté M. Schwarzenberg.
« De toutes façons, nous avons un référendum maintenant pour l’élargissement. Donc, nous ne sommes pas menacés, par rien du tout. Et nous avons devant nous de grandes années pour réfléchir » au sujet d’une adhésion de la Turquie, a poursuivi le ministre français.
Les Français devront approuver par référendum l’adhésion de la Turquie.