Le prochain gouvernement turc, issu des élections législatives du 22 juillet, devra intensifier le processus de réforme sans se contenter des aspects techniques et rapprocher le pays de l’Union européenne, a déclaré lundi le commissaire européen à l’Elargissement, Olli Rehn.
« Il est désormais important d’avoir un nouveau gouvernement capable de renforcer le processus de réforme et de rapprocher la Turquie de l’Union européenne », a dit Rehn, lors d’une conférence conjointe avec des responsables de la Turquie, pays candidat à l’adhésion à l’UE.
Abdullah Gül, ministre turc des Affaires étrangères, lui a garanti que les réformes se poursuivraient, malgré le bras de fer entre l’actuelle majorité parlementaire, issue de la mouvance islamiste, et l’élite laïque du pays, notamment au sein de l’armée et de l’institution judiciaire.
« Ce n’est plus la Turquie des années 1960 ou 1970. Nous sommes un pays candidat à l’adhésion. Des crises politiques peuvent survenir mais (…) le processus de réforme se poursuivra en toute vigueur », a répondu Gül.
L’Union européenne a ouvert en octobre 2005 des négociations d’adhésion avec la Turquie. Les détracteurs de cette candidature jugent que depuis cette date, le processus de réforme s’est ralenti en Turquie notamment en raison des différends avec l’UE au sujet de Chypre, des droits de l’homme, de la réforme judiciaire et d’autres questions sensibles.
L’UE a suspendu en décembre les discussions portant sur huit des 35 chapitres de la négociation en raison du refus de la Turquie d’ouvrir ses ports et aéroports à Chypre.
Rehn et Gül se sont réjouis de l’ouverture prévue de trois nouveaux chapitres de négociation en juin mais le commissaire européen a prévenu qu’Ankara devait faire davantage.
« Ce qui compte réellement, c’est le rythme et l’intensité des réformes sur le terrain », a-t-il dit.