Le parlement turque devrait élire mardi l’ancien islamiste Abdullah Gül à la présidence de la République.
Pour les milieux libéraux, et les alliés occidentaux de la Turquie, Abdullah Gül, 56 ans, est un homme politique modéré qui a contribué à l’adoption de réformes démocratiques d’envergure en Turquie.
Pour les défenseurs les plus sourcilleux de la laïcité, il n’est en revanche qu’un imposteur qui met en danger le régime laïc en Turquie.
Abdullah Gül, jusqu’ici chef de la diplomatie de la Turquie, nie nourrir de tels projets et assure qu’il a coupé les ponts avec son passé islamiste, se disant convaincu du bien fondé de la séparation entre l’Etat et la religion. « Le renforcement et la défense des valeurs républicaines édictées dans la Constitution seront ma priorité », a-t-il affirmé après avoir annoncé sa candidature.
Une première tentative de Abdullah Gül d’obtenir la présidence en avril-mai avait conduit à une grave crise politique. L’opposition avait bloqué le vote au Parlement et l’armée menacé d’intervenir si la laïcité était menacée.
Cette crise avait conduit à la convocation d’élections législatives anticipées, remportées le 22 juillet par l’AKP (46,5% des voix) – une victoire dans laquelle l’AKP a vu une approbation populaire de la candidature de Abdullah Gül.