La Turquie a affirmé lundi qu’elle attendait d’Israël une réponse rapide après la découverte, près de sa frontière avec la Syrie, de deux réservoirs largables de carburant, et a qualifié l’incident d’inacceptable.
« Il s’agit pour nous d’un développement inacceptable », a déclaré à Ankara le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien Walid Mouallem.
« Nous poursuivons nos enquêtes. Israël a affirmé qu’il s’intéresserait à l’incident et nous donnerait des informations au plus vite », a-t-il poursuivi, estimant que « les pays de la région doivent respecter leurs droits souverains réciproques et s’abstenir de mener des actions qui accroissent les tensions ».
La Turquie avait affirmé dimanche avoir demandé des éclaircissements à Israël au sujet de deux réservoirs largables de carburant découverts la semaine dernière près de la frontière syrienne, peu après le survol supposé de la Syrie par des avions israéliens.
La presse turque a rapporté que ces réservoirs appartiennent à des appareils F-15 utilisés par l’aviation israélienne.
La Syrie a annoncé que sa DCA avait tiré jeudi à l’aube sur des avions israéliens qui avaient violé son espace aérien.
Israël maintient l’ambiguité sur les survols de la Syrie, observant un mutisme officiel qui alimente les spéculations.
M. Mouallem a qualifié lundi l’incident d' »attaque intentionnelle et hostile menée par Israël ».
« Cela montre qu’Israël n’a jamais désiré la paix et qu’il a une intention secrète », a-t-il ajouté, selon la traduction en turc de ses propos.
La Turquie est le principal allié d’Israël dans la région depuis la signature, en 1996, d’un accord de coopération militaire qui avait provoqué la colère des pays arabes et de l’Iran.
Ankara a aussi considérablement amélioré au cours des dernières années ses relations avec son voisin syrien après des années d’animosité nourrie par le soutien que Damas accordait aux rebelles séparatistes kurdes de Turquie.
M. Mouallem doit rencontrer mercredi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül.
Il doit remettre à M. Gül un message du président syrien Bachar al-Assad le félicitant pour sa récente élection à la présidence turque.