L’Arménie et l’Azerbaïdjan n’arriveront pas à régler le problème du Haut-Karabakh dans un proche avenir, a confié à RIA Novosti Alexandre Karavaïev, expert du Centre d’étude des processus politiques et sociaux dans l’espace postsoviétique.
« Au cours des trois-cinq ans à venir, il pourra y avoir des changements dans la situation juridique de cinq districts qui entourent le Haut-Karabakh(Agdam, Fizuli, Djebraïl, Kubatli, Zanguelan), mais pas dans celle du Karabakh lui-même. Il est plus ou moins facile de s’entendre sur ces régions contrôlées par l’Arménie, mais définir le statut du Haut-Karabakh et de deux autres districts adjacents (Latchin, Kelbadjar)est une tâche ardue », a affirmé M. Karavaïev en commentant la déclaration faite vendredi par le coprésident américain du Groupe de Minsk de l’OSCE Matthew Bryza selon lequel l’Azerbaïdjan et l’Arménie pourraient signer, avant le printemps prochain, un « accord cadre » sur le règlement du conflit dans le Haut-Karabakh.
L’expert russe n’a pas exclu que Bakou et Erevan puissent signer une déclaration consacrant leur désir commun de parvenir au règlement.
« Ce document sera présenté comme une nouvelle tentative de régler le conflit, mais en réalité, il n’aura aucun sens », a indiqué M. Karavaïev.
Selon lui, les coprésidents américains du Groupe de Minsk ont maintes fois assuré qu’il faudrait plusieurs mois pour faire bouger du point mort le règlement arméno-azerbaïdjanais.
« Derrière la déclaration de M. Bryza, nous ne trouvons rien d’autre que le désir de montrer que le Groupe de Minsk se porte bien et qu’il n’a pas encore épuisé toutes ses possibilités. Si autrefois les déclarations de ce genre suscitent un vif intérêt, aujourd’hui, les parties au conflit et les analystes politiques ne leur attachent pas beaucoup d’importance », a dit l’expert russe.
Source: RIA Novosti.