« Les accusations formulées au Sénat à l’encontre de l’ambassadeur sont sans fondement », a déclaré vendredi le porte-parole de l’ambassade turque de Belgique. Le sénateur Josy Dubié a fait état, jeudi, au Sénat d’informations selon lesquelles l’ambassadeur de Turquie interviendrait régulièrement en vue d’exciter la population contre les communautés minoritaires de Turquie et a posé la question de son expulsion.
« Loin d’exciter les gens, l’ambassadeur a lancé des appels répétitifs au calme, notamment dans des journaux turcophones. Il a demandé aux personnes de ne pas se laisser emporter par les provocations. Il a répété qu’il fallait se conformer aux règles du droit belge et que s’il y a manifestation, elle doit avoir été préalablement autorisée. Mercredi soir, l’ambassadeur était sur le terrain pour calmer les esprits. Il informe les autorités belges des démarches qu’il entreprend et a été remercié pour son travail par les autorités locales », a réagi le porte-parole de l’ambassade.
L’ambassade turque de Bruxelles estime que les manifestations de dimanche et mercredi soir n’étaient pas organisées. « Il n’y a pas d’organisation turque derrière ces rassemblements. Les jeunes se sont envoyés des sms. Les manifestations étaient spontanées mais pas autorisées. Elles donnent une mauvaise image du pays et des Turcs. Les gens sont sensibles à ce qui se passe en Turquie mais ils ne doivent pas céder à la provocation », a ajouté le porte-parole qui demande à la communauté turque de Belgique d’introduire une demande d’autorisation de manifestation pour s’exprimer.
Par ailleurs, la Coordination des associations turques a envoyé, mercredi, au bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans, une demande d’autorisation de manifestation contre le terrorisme le 3 novembre de 14 à 17H00 devant le Berlaymont. Cette protestation vise les « violences terroristes perpétrées dans l’est de la Turquie », selon le communiqué de la coordination.
A la question du sénateur Josy Dubié, le secrétaire d’État Vincent Van Quickenborne avait répondu au nom de Karel De Gucht que les services du ministre des Affaires étrangères ne manqueront pas de rappeler à l’ambassadeur de Turquie en Belgique le principe selon lequel un ambassadeur ne doit pas exalter sa population immigrée, s’il apparaît après vérification que l’ambassadeur n’a pas respecté ce principe.