Les Kurdes veulent défendre leurs réussites dans le nord de l’Irak

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Les Kurdes d’Irak sont convaincus que la tension actuelle avec la Turquie vise à faire table rase de leur « expérience », celle d’une région autonome et prospère, qui inquiète Ankara mais aussi le pouvoir central à Bagdad.

Leurs responsables ont, ces derniers jours, répété que les menaces proférées par Ankara d’une incursion visant des rebelles kurdes vont au delà de l’élimination du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ce groupe, en lutte contre le pouvoir turc depuis 1984, maintient des bases au Kurdistan irakien d’où il lance des opérations meurtrières, dont la dernière, dimanche, a coûté la vie à 12 militaires turcs.

Face aux menaces turques, le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, s’est dit dimanche « totalement déterminé à défendre notre expérience démocratique, la dignité de notre peuple et l’intégrité de notre territoire ».

Dans un entretien récent avec des journalistes, il avait défini son ambition pour cette région montagneuse du nord de l’Irak où vivent entre quatre et cinq millions d’habitants, sur quelque 75.000 km carrés.

Il avait formulé la vision d’un mini-Etat sur le modèle des émirats pétroliers qui ont surgi du désert, sur les rives du Golfe.

« Notre mission n’est pas facile, mais nous sommes déterminés à faire du Kurdistan un autre Dubaï, avait-il dit. En mieux, si possible ».

« Nous avons toutes les ressources pour le faire, et la seule chose dont nous avons besoin, c’est du temps », avait-il assuré.

Cette vision est partagée par une majorité de kurdes, qui veulent à tous prix défendre leur îlot de stabilité et de prospérité dans un pays qui a sombré dans le chaos après l’invasion américaine de mars 2003.

« Avec tous ses travaux et ses investissements, le Kurdistan deviendra un jour le nouveau Dubaï », a assuré Kamiran Haji, 42 ans, un commerçant de Zakho, une localité proche de la frontière avec la Turquie.

« Comparez le Kurdistan irakien au reste du Kurdistan en Turquie, en Iran et en Syrie. Bien sûr que cela ne plaît pas aux responsables de ces pays », s’est-il exclamé.

Depuis qu’il a été placé sous protection des Etats-Unis en 1991 après la guerre du Golfe, le Kurdistan a pris ses distances avec l’Etat central irakien. Il s’est doté d’un Parlement, d’un gouvernement et d’un président, et son autonomie est reconnue dans la constitution de 2005.

L’économie y est florissante, soutenue par la perspective de trouver dans le sous-sol de nouvelles ressources pétrolières.

La sécurité y est assurée par environ 100.000 peshmergas (combattants), qui ont lutté depuis des générations contre le régime de Bagdad et n’entendent pas aujourd’hui lui céder la place.

« La Turquie voit d’un mauvais oeil l’expérience fédérale en Irak et elle craint que ce fédéralisme ne débouche sur la création d’un état indépendant »,
commente l’analyste politique kurde et journaliste Sami Shorash.

« Les Kurdes craignent que la Turquie ne détruise leur expérience », assure-t-il, et qu’elle « n’interfère » dans un processus souhaité par les Kurdes qui devrait aboutir au rattachement de Kirkouk et de ses champs de pétrole à la province kurde.

Pour lui, Ankara veut empêcher la mise en oeuvre de l’article 140 de la constitution irakienne. Il prévoit que les populations kurdes chassées de la ville par la politique d’arabisation de Saddam Hussein y soient réinstallées. Cette condition est indispensable pour la tenue d’un référendum prévu avant la fin de l’année.

Les autorités irakiennes ont été discrètes sur cette question, mais le rattachement de Kirkouk au Kurdistan est un dossier explosif qui ne peut que relancer les craintes d’un morcellement encore plus grand de l’Irak le long de divisions ethniques.

raffi
Author: raffi

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