Divergences franco-tchèques sur la Turquie et la sécurité

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Le président français et le Premier ministre tchèque ne sont pas parvenus à aplanir leurs divergences sur la Turquie et le bouclier anti-missile américain en Europe centrale.

Mirek Topolanek a dit, après une rencontre de près d’une heure avec Nicolas Sarkozy, avoir eu un entretien « extrêmement intense, ouvert et franc » avec le chef de l’Etat français.

Selon l’Elysée, Nicolas Sarkozy et Mirek Topolanek ont notamment eu une « très longue discussion » sur la question de l’élargissement de l’UE et l’entrée éventuelle de la Turquie, à laquelle le président français a réaffirmé son opposition.

Nicolas Sarkozy a expliqué que la Turquie serait le pays le plus peuplé de l’UE, rapporte son entourage.

Si l’UE dit « oui » à la Turquie, comment dire « non » à d’autres pays comme l’Ukraine, la Géorgie, l’Algérie, le Liban ou le Maroc, a-t-il aussi fait valoir selon la même source. « Je ne serai pas celui qui expliquera aux écoliers français que les frontières de l’Europe c’est la Syrie et l’Irak. »

Le premier ministre tchèque a exprimé une position plus nuancée. Selon l’Elysée, il a estimé que ce n’était « en effet peut-être pas une solution que d’accueillir la Turquie dans l’UE mais que ce n’était pas une solution non plus que de la laisser dehors ». Il a estimé qu’il fallait trouver « un bon système ».

Nicolas Sarkozy a pour sa part fait valoir que la solution pouvait résider dans le statut d’association qu’il propose.

Selon son entourage, c’est Mirek Topolanek qui a évoqué la question du bouclier anti-missile américain.

« Il s’agit de questions bilatérales, il s’agit de questions de l’Otan et il faut donc intégrer cette question dans le cadre de l’Otan », a-t-il déclaré à la presse après l’entretien.

L’Elysée se borne à rappeler la position de la France : l’installation d’éléments du bouclier anti-missile américain dans deux des pays membres de l’UE « a des implications pour la sécurité européenne et donc ça nous concerne tous ».

« Il y a un dialogue instauré entre tous, dont on encourage la poursuite », ajoute-t-on de même source.

TRAITE EUROPEEN

Pendant sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait reproché à la République tchèque et à la Pologne de n’avoir pas discuté avec leurs partenaires européens du projet américain.

« Je trouve quand même préoccupant de ne pas discuter ensemble (…) du système de défense antimissile que les Etats-Unis sont en train de mettre en place », avait-il ainsi déclaré au Monde le 16 avril 2007. « Je ne vois pas comment on peut dire que c’est simplement le problème de la République tchèque ou de la Pologne et que ce n’est pas du tout celui de l’Europe, sauf à renoncer à toute ambition d’une politique européenne de la défense. »

Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a quelque peu arrondi les angles. « Deux pays européens ont pris une décision et c’était leur droit. Il faut aussi comprendre leur histoire », a-t-il dit lors du sommet du G8, à Heiligendamm, en juin. « Mais ce n’est jamais satisfaisant quand l’Europe n’est pas unie. »

Il avait ajouté à Heiligendamm qu’il fallait aussi comprendre la position de la Russie, qui propose aux Etats-Unis d’utiliser un radar russe situé en Azerbaïdjan.

Nicolas Sarkozy, qui a également reçu lundi le président polonais Lech Kaczynski, évoquera sans doute ce sujet lors de ses entretiens avec le président russe Vladimir Poutine, mardi et mercredi à Moscou.

Selon l’Elysée, l’entretien avec le Premier ministre tchèque a également porté sur la rédaction du traité simplifié sur les institutions de l’UE, à l’approche du Conseil européen des 18-19 octobre à Lisbonne. « Il est important d’avoir des institutions stables et le plus tôt le traité entrera en vigueur, le mieux ça sera », a déclaré Nicolas Sarkozy selon son entourage.

Les deux hommes se sont accordés sur l’idée de remettre la politique au centre des débats européens en citant l’exemple de la question de l’immigration, ajoute-t-on de même source.

Le Premier ministre tchèque a estimé qu’il fallait « retirer l’Europe aux bureaucrates » pour la « redonner aux citoyens » et apporté son soutien à la proposition française de comité des sages pour réfléchir à l’avenir de l’UE.

La République tchèque assurera la présidence de l’UE après la France, au premier semestre 2009.

raffi
Author: raffi

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