Le gouvernement allemand a appelé lundi Moscou à libérer immédiatement le champion d’échecs et chef du mouvement d’opposition L’Autre Russie, Garry Kasparov, arrêté ce week-end lors d’une manifestation.
« Le gouvernement allemand exprime son inquiétude quant à l’attitude des organes de sécurité à Moscou et dans d’autres villes » face aux manifestations de l’opposition, a affirmé le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm, lors d’une conférence de presse régulière.
« Nous jugeons nécessaire la libération immédiate du champion d’échecs Garry Kasparov », a-t-il également souligné, estimant que son arrestation « ne lui permet pas de prendre part à la campagne pour les élections législatives du 2 décembre ».
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Julia Gross, a pour sa part appelé les autorités russes à « réagir avec mesure », estimant que « toutes les forces politiques ont le droit d’exprimer leurs opinions » dans le cadre de la campagne électorale. Elle a réclamé pour Kasparov sa libération et une procédure équitable.
De son côté le chargé du gouvernement pour les Droits de l’homme, Günter Nooke, a estimé lundi que « la Russie va très clairement dans la mauvaise direction ». L’évolution récente de la situation montre que le président Poutine « dit clairement à l’Occident: +je ne veux plus rien avoir à faire avec vous+ », ce qui est « très préoccupant », a-t-il ajouté.
Pour le député conservateur Karl-Theodor zu Guttenberg, membre de la commission des Affaires étrangères au Bundestag, Vladimir Poutine « ne semble même plus trouver utile de maintenir ne serait-ce qu’une parodie de scrutin libre, juste et démocratique ».
« La Russie sous le règne de Poutine n’est pas devenue plus stable et fiable, mais seulement plus autoritaire », a-t-il ajouté.
La police a réprimé une marche anti-Poutine dimanche à Saint-Pétersbourg, interpellant 200 personnes dont des leaders d’opposition, après avoir arrêté la veille Garry Kasparov à Moscou, à une semaine des législatives.