Le président turc Abdullah Gül a salué les mesures prises par les Kurdes d’Irak pour lutter contre les rebelles kurdes basés dans leur région autonome mais a prévenu que l’option d’une intervention militaire n’était pas écartée, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
« Nous voyons que le bon sens a commencé à prévaloir peu à peu dans le nord de l’Irak », a déclaré, selon Anatolie, M. Gül à des journalistes à Tbilissi peu avant une cérémonie de lancement de la construction d’une voie ferrée entre l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie.
« Ils (les Kurdes d’Irak) sont conscients du prix à payer quand on ne montre pas le courage de s’opposer au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan », a-t-il ajouté.
Accusant les Kurdes d’Irak de soutenir le PKK, la Turquie a menacé de lancer une opération militaire dans le nord de l’Irak pour en déloger les rebelles qui se servent de cette région comme d’une base arrière pour leurs actions dans le sud-est de la Turquie, à la population en majorité kurde.
Pour éviter un tel développement, le gouvernement de Bagdad et les autorités régionales kurdes du nord du pays ont annoncé des mesures visant à restreindre les mouvements des rebelles.
Début novembre, le président américain George W. Bush a pour sa part assuré que les Etats-Unis fourniraient à Ankara des renseignements « en temps réel » sur les rebelles.
« Nous devons montrer notre détermination à mener un combat armé contre le terrorisme. L’organisation terroriste doit le savoir : si elle persiste sur la voie des armes, nous répondrons par les armes », a déclaré M. Gül.
Les déclarations de M. Gül ont coincidé avec les menaces d’un dirigeant du PKK affirmant que ses troupes feraient régner le chaos dans le nord de l’Irak si les Etats-Unis et les Kurdes irakiens commençaient à aider la Turquie contre les rebelles.
« Si nous le souhaitons nous pouvons créer l’instabilité et placer leurs intérêts en danger », a déclaré Cemil Bayik, cité par l’agence de presse Firat News, considérée comme le porte-voix du PKK. « Notre position (…) est claire: nous allons résister. Nous ne nous rendrons jamais ».