Bagdad et Téhéran se concertent avant la conférence d’Istanbul

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L’Iran et l’Irak ont fait front commun mercredi à Bagdad face à la tension à la frontière entre le Kurdistan irakien et la Turquie, à la veille d’une conférence régionale sur laquelle planera la menace d’une intervention militaire d’Ankara.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a rencontré à Bagdad le Premier ministre Nouri al-Maliki et son homologue irakien Hoshyar Zebari.

Cette visite intervient alors que les voisins de l’Irak et les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU doivent se retrouver à partir de jeudi soir à Istanbul pour une rencontre initialement prévue pour étudier les progrès réalisés dans la sécurisation des frontières de l’Irak.

« La conférence d’Istanbul doit se concentrer sur la sécurité et la stabilité en Irak et ne pas se laisser distraire par la tension à la frontière entre l’Irak et la Turquie, et par les opérations terroristes du PKK », les rebelles kurdes turcs, a souhaité M. Zebari dans une conférence presse avec M. Mottaki.

Le ministre iranien a lui aussi souhaité que cette rencontre se concentre sur « la sécurité en Irak ».

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est une organisation de rebelles séparatistes kurdes en lutte contre le pouvoir d’Ankara, et qui conduit des opérations meurtrières en Turquie à partir du nord de l’Irak où ses membres sont retranchés.

Ankara a massé des dizaines de milliers de soldats à sa frontière avec le Kurdistan irakien, et menacé de les lancer contre les bases du PKK si le gouvernement irakien ne pouvait pas les mettre au pas.

Le Premier ministre irakien a ensuite annoncé avoir demandé à Téhéran de déployer ses bons offices auprès de la Turquie pour éviter une opération militaire au Kurdistan irakien, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Il « a appelé l’Iran à désamorcer la crise entre la Turquie et le PKK à la frontière (de l’Irak) et à apporter son plein soutien lors de la conférence d’Istanbul », selon un communiqué du bureau de M. Maliki.

La Turquie et l’Iran ont un intérêt commun à voir disparaître les bases rebelles kurdes. Le PKK soutient une autre organisation kurde, le Pejak, qui lance des raids contre le territoire iranien.

Toutefois Téhéran n’a jamais évoqué la possibilité d’une incursion à grande échelle pour se débarrasser du Pejak et a répété récemment que la question des rebelles kurdes dans le nord de l’Irak devait se régler diplomatiquement.

L’Iran, comme la Turquie, ont des intérêts commerciaux très importants au Kurdistan irakien où les deux pays se partagent avec la Syrie le marché des biens de consommation, et toute déstabilisation de cette région aurait des conséquences néfastes.

Les deux pays voient également avec inquiétude se développer à leurs portes une entité autonome kurde qui prend de plus en plus l’allure d’un mini-Etat, détaché de Bagdad, et qui sert d’exemple à leurs propres minorités kurdes.

A Bagdad, le ministre iranien a par ailleurs souligné que le gouvernement irakien était « responsable » de la libération d’Iraniens capturés au Kurdistan irakien par des militaires américains.

Le 20 septembre, l’armée américaine a capturé à Souleimaniyeh un Iranien accusé d’implication dans la contrebande d’armes aux rebelles irakiens. Elle détient aussi cinq Iraniens appréhendés en janvier à Erbil et accusés d’aider les insurgés.

raffi
Author: raffi

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