Paris obtient gain de cause sur l’adhésion de la Turquie

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La France, qui estime que la Turquie « n’a pas sa place » en Europe, a obtenu que le terme « adhésion » n’apparaisse pas pour ce pays dans un texte sur l’élargissement adopté par les 27 pays de l’Union européenne.

Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont adopté lors de leur réunion de Bruxelles des « conclusions » qui suscitaient un débat difficile depuis plusieurs semaines.

Les ambassadeurs des Vingt-Sept auprès de l’UE ont essayé vendredi dernier de trouver un accord sur ce texte pour éviter que les chefs de la diplomatie européenne aient à s’en saisir, mais ces derniers ont finalement trouvé un compromis.

A l’insistance de la France, la présidence portugaise de l’Union européenne n’a pas utilisé le mot « adhésion » à propos de la Turquie dans le projet de texte des conclusions afin de donner des gages à Nicolas Sarkozy sur le dossier turc et de permettre la poursuite des négociations sur certains chapitres.

On y parle des « conférences intergouvernementales » qui vont s’ouvrir sur deux chapitres à la fin décembre, à la grande déception des pays qui, comme le Royaume-Uni et la Suède, auraient voulu être plus allants sur ce dossier.

Pour le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, les partenaires européens de la France ont ainsi accepté de reconnaître les « efforts » de Nicolas Sarkozy.

« Nos partenaires ont compris que la France a fait des efforts par rapport à une situation qui était bloquée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion.

Le président français avait annoncé pendant la campagne électorale son intention d’arrêter tout net les négociations d’adhésion entamées en octobre 2005 avec la Turquie avant de modérer sa position depuis son arrivée au pouvoir.

Il accepte que les pourparlers se poursuivent mais pas sur les chapitres de la négociation qui impliquent automatiquement l’adhésion, comme l’entrée dans l’euro, une position qui est d’ailleurs celle affichée dans l’entourage d’Angela Merkel.

Paris approuve donc l’ouverture fin décembre de deux nouveaux chapitres – sur la protection des consommateurs et des réseaux transeuropéens -, qui s’ajouteront aux cinq chapitres déjà ouverts, pour peu qu’un « groupe de réflexion » soit formé pour débattre de l’Europe à l’horizon 2020-2030.

Le mandat de ce groupe a d’ailleurs été approuvé et, même si l’on ne parle pas des frontières de l’Europe, ce débat n’est pas exclu de leurs futures discussions.

LA TURQUIE EST « FATIGUÉE D’ATTENDRE »

« L’objectif français est que l’on se situe dans le cadre de ce qu’a annoncé Sarkozy et de ne pas dire le contraire de ce qu’il s’est engagé à faire. Le souci est de ne pas qualifier les négociations et de ne pas dire explicitement qu’elles mènent à l’adhésion », a expliqué un diplomate.

Le texte proposé et adopté lundi évoque donc la tenue avant la fin du mois de « conférences intergouvernementales » et non de « conférences d’adhésion » pour ouvrir les deux chapitres.

Les pro-Turcs voulaient plus, mais ils n’ont pu que s’incliner pour permettre au processus de se poursuivre.

« Nous ne voyons aucune raison de reculer, soit sur le traité de Rome, soit sur ces engagements », a dit le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. « Il y a une très claire majorité dans l’UE pour la position adoptée jusqu’à présent. »

Pour le secrétaire au Foreign Office, il faut « rappeler les conclusions du Conseil européen » parce qu’il est important que « l’Union assume ses responsabilités vis-à-vis de la Turquie ».

Lors de l’ouverture des négociations en octobre 2005, il avait été dit que l’objectif de ces pourparlers était bien l’adhésion, même si « ces négociations sont un processus ouvert dont l’issue ne peut être garantie à l’avance ».

Le texte ajoutait que, « si la Turquie n’est pas en mesure d’assumer intégralement toutes les obligations liées à la qualité de membre, il convient de veiller à ce qu’elle soit pleinement ancrée dans les structures européennes par le lien le plus fort possible », ce qui ouvre la voie à la conclusion d’un « partenariat privilégié » avec l’UE, préconisé par la France.

L’ambassadeur de la Turquie auprès de l’UE, Vulkan Bozkir, a déclaré lundi à Reuters que son pays était « fatigué d’attendre » et que de telles remises en question des perspectives d’adhésion ne faisaient que réduire l’influence de l’UE auprès d’Ankara.

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Author: raffi

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