Sur l’énergie, les Baltes tardent à s’émanciper de la Russie

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Pourtant très pointilleux sur leur indépendance vis-à-vis de Moscou, les trois pays baltes tardent lorsqu’il s’agit d’énergie à s’émanciper de la Russie, qui leur fournit de l’électricité encore bon marché.

Entrés dans l’UE en 2004, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont décidé de construire une centrale nucléaire, un projet auquel s’est associé la Pologne depuis 2006.

Basée en Lituanie, cette centrale doit remplacer à partir de 2015 le deuxième réacteur d’Ignalina, construit sur le modèle de Tchernobyl, qui doit fermer en 2009.

Mais l’accord officiel de lancement de la centrale a été reporté, depuis que la Pologne a réclamé une part importante de son électricité, environ 1.000 mégawatts (MW) sur une puissance globale d’environ 3.000 MW –soit l’équivalent de deux réacteurs EPR.

La Lituanie souhaite de son côté 34% de la puissance, soit environ 1.000 MW, les trois autres pays se partageant le reste.

Face à ces incertitudes sur la capacité de la centrale et son calendrier –les experts prévoient une exploitation plutôt en 2017-2020–, l’Estonie et la Lettonie tiennent plusieurs fers au feu.

L’Estonie évoque l’idée de construire sur son sol un petit réacteur nucléaire, car elle n’a « pas apprécié d’être mise devant le fait accompli quand la Lituanie a invité la Pologne » dans Ignalina, selon une source diplomatique.

Elle mise beaucoup sur le câble électrique qui a été mis en place sous la mer entre son territoire et la Finlande pour y vendre son électricité.

« Nous pouvons espérer de raisonnables bénéfices » quand l’électricité sur le marché nordique se vend 50 euros le mégawatt-heure, contre 25 en Estonie, et 17 en Russie, explique le président du directoire de la compagnie électrique nationale Eesti Energia, Sandor Liive.

La Lettonie, seul pays balte importateur net d’électricité, qui manquera de 1.200 MW en 2020, étudie plusieurs projets de centrales thermiques, au risque de dépendre encore plus du gaz russe si elle opte pour cette énergie.

Le PDG de la compagnie électrique lettone Latvenergo, Karlis Mikelsons, a déjà choisi. « Ce sera le gaz », dit-il, en soulignant que c’est une énergie plus propre que le charbon et surtout plus rapide à construire, quand le pays manque déjà de 400 MW.

Il craint que l’électricité de la nouvelle centrale ne soit plus chère, alors que l’électricité qui vient de Russie est « bon marché ». « Les consommateurs ne veulent pas payer des prix plus élevés  » affirme M. Mikelsons.

L’électricité russe est même quasi-gratuite en ce qui concerne l’électricité non programmée, qui sert à ajuster en temps réel l’offre et la demande. Au centre de dispatching de Vilnius, le chef d’exploitation reconnaît « payer très peu pour le réglage ».

La Lituanie n’a pas besoin d’une nouvelle centrale nucléaire pour assurer sa propre consommation d’électricité en 2015, mais elle souhaite vendre cette électricité aux pays voisins, très demandeurs.

Elle envisage pour cela de relier son réseau à la Suède (par une liaison sous-marine) et à la Pologne voisine.

A terme, les trois états baltes souhaitent se rattacher complètement au réseau européen, qui couvre 24 pays du Portugal à la Pologne. Héritage de l’URSS, les trois pays, qui ne sont indépendants que depuis 1991, sont complètement dépendants de Moscou pour la stabilité et la sécurité de leur réseau piloté en Russie.

Mais leur rattachement au réseau européen pose toute une série de problèmes techniques et politiques, et en premier lieu, la question de l’alimentation de l’enclave russe de Kaliningrad, située totalement à l’intérieur de l’UE et totalement liée au réseau des pays baltes.

raffi
Author: raffi

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