Incarcéré le 21 décembre 2007 pour « refus d’embarquement » sur décision du Tribunal de Grande Instance de Lyon, Ferzende Tastan, Kurde de Turquie, s’était réfugié à Marseille avec sa famille, après qu’il ait purgé une peine de 19 mois de prison, soupçonné par les autorités turques d’être un activiste de la cause kurde. Il sera condamné par contumace à 12 ans de prison.
Installé depuis 2002 en France, père de cinq enfants, l’asile politique lui est refusé, tandis que ses enfants, mineurs, sont déjà sous protection du statut de réfugiés, sauf Sédat, son fils aîné (19 ans).
Le 24 novembre 2007, arrêté lors d’un contrôle de routine, Mr Tastan, sans papiers, est frappé d’une mesure d’expulsion, exécutoire le 10 décembre suivant.
En Turquie, la nouvelle fait les titres des journaux télévisés. Comme l’indique la représentante de Réseau Education sans Frontières 13 « ça tournait en boucle, la Turquie se félicitait que la France livre [à tort] un chef du PKK ».
Refusant d’embarquer à Lyon sur le vol TK 1806 en direction d’Istanbul, Fervende, est incarcéré. Onze jours plus tard, le TGI de Lyon le condamne à 3 mois d’emprisonnement et 3 ans d’interdiction de séjour malgré les forts arguments avancés par son avocate, Me Myriam Matari, mettant en évidence les dangers encourus par son client s’il était livré à la Turquie.
Après une lutte acharnée de Réseau Education sans Frontières (RESF) et de diverses associations et organisations des Droits de l’Homme, dont le MRAP, la demande de réexamen de sa situation présentée par son avocate a été honorée le 26 décembre dernier. Le 2 janvier, Ferzende Tastan bénéficiait, enfin, du Sésame français de Réfugié politique.
Selon RESF, la condamnation à trois années d’interdiction de territoire devrait être sous peu invalidée, tandis que les trois mois d’emprisonnement pour « refus d’embarquer, maintenus.
Libéré, Ferzende Tastan pourra rejoindre légalement l’entreprise de maçonnerie dirigée par son frère.
RESF se félicite de cette victoire, affirmant continuer à se battre « afin que des familles ne soient pas séparées sous le prétexte d’être sans titre de séjour ».
Jean Eckian