L’Arménie a commencé à voter mardi à 08H00 (04H00 GMT) pour élire un nouveau président, le candidat du pouvoir, le Premier ministre Serge Sarkissian, faisant figure de favori.
Les quelque 2,3 millions d’électeurs de cette ex-république soviétique, pauvre mais soutenue par une importante diaspora, sont appelés aux urnes jusqu’à 20H00 (16H00 GMT).
Au pouvoir depuis dix ans, le président sortant Robert Kotcharian ne peut se représenter, après deux mandats consécutifs.
Son « dauphin », Serge Sarkissian, 53 ans, est donné favori des neuf candidats en lice avec quelque 50% des intentions de vote, selon les sondages. Un second tour sera organisé si aucun candidat n’obtient 50% dès leur premier tour.
A l’origine, l’élection de M. Sarkissian semblait aller de soi, sa formation, le Parti Républicain d’Arménie, ayant emporté la majorité des sièges lors des législatives de mai 2007. Il peut aussi se targuer d’une croissance économique de plus de 10% par an.
Mais le retour en octobre dernier, après un silence de près de 10 ans, du premier président de l’Arménie post-soviétique (1991-1998), Levon Ter-Petrossian, qui a rallié depuis des dizaines de milliers de partisans lors de manifestations, a brouillé les cartes et bousculé la campagne.
M. Ter-Petrossian, 63 ans, accuse le pouvoir en place de corruption à grande échelle. Il se veut aussi plus conciliant vis-à-vis de la Turquie, malgré le contentieux historique autant du génocide arménien, et l’Azerbaïdjan après le conflit autour de l’enclave du Nagorny Karabakh.
Ce deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Erevan et fermé leurs frontières en riposte au soutien d’Erevan aux séparatistes du Nagorny Karabakh, région d’Azerbaïdjan à majorité arménienne.
Un troisième candidat sérieux émerge aussi du lot: il s’agit de l’ancien président du Parlement et aujourd’hui opposant Artour Bagdassarian, 39 ans. Il se présente comme pro-occidental, aux antipodes de la politique de M. Kotcharian, davantage orienté vers Moscou.
Près de 600 observateurs étrangers, dont ceux de l’OSCE vont suivre les législatives présidentielles en Arménie. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe doit diffuser un rapport sur le déroulement du scrutin mercredi.