Piégée dans un trafic de drogue, elle raconte

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En 1995, un couple est arrêté en Grèce avec 43,5 kg d’héroïne. Après un an de prison, une jeune Vendéenne est acquittée. Elle revient sur cette histoire dans un livre.
Juste après les événements, vous n’avez pas voulu vous exprimer. Qu’est-ce qui vous a décidé à écrire une autobiographie douze ans plus tard ?

Je n’aspirais qu’à ma tranquillité et celle de ma famille. Il fallait que je passe à autre chose pour pouvoir me reconstruire. À l’époque, une maison d’édition m’avait proposé de faire écrire mon histoire par une autre personne. J’ai refusé. Mais, au fil du temps, l’idée de prendre moi-même la plume a fait son chemin.

Votre récit s’ouvre sur une désillusion amoureuse et se poursuit avec la rencontre de ce jeune homme d’origine turque qui apparaît au-dessus de tout soupçon.

J’ai réalisé après coup qu’il m’avait menti sur beaucoup de choses, de façon très habile. En me cachant qu’il avait perdu son travail. Il se levait tous les matins et partait comme si de rien n’était. Je ne pouvais pas me douter qu’il avait accepté une « mission » d’un membre de la communauté turque. Il m’a présenté notre séjour en Turquie comme un voyage de fiançailles, avec une visite à sa famille restée au pays. Ma fille âgée de 3 ans devait venir avec nous. Mais, étant malade, elle était finalement restée chez mes parents.

La description de votre détention est particulièrement choquante, la violence difficilement soutenable.

C’était un endroit démentiel, où cohabitaient des femmes détenues avec leurs enfants, des malades du sida et des toxicomanes. Mais au milieu de cet enfer, j’ai aussi vécu de belles rencontres, des histoires d’amitié fortes, avec des femmes de différentes nationalités. Ce livre est une occasion de leur rendre hommage.

À votre retour, les choses n’ont pas été faciles. Vous avez, en quelque sorte, subi une double peine.

Physiquement, j’étais épuisée, j’avais perdu vingt kilos. Quand je me suis sentie assez forte pour sortir de chez mes parents, je n’ai pu que constater le changement de comportement à mon égard. Je partais aux entretiens d’embauche l’estomac noué et, une fois sur deux, on me renvoyait au fait que j’avais fait de la prison ! J’ai passé dix mois en prison loin de ma fille alors que j’étais innocente, et après il m’a fallu subir le regard et le jugement des autres. Plus qu’une double peine, j’ai vécu cela comme une double injustice…

Vous semblez vous être trouvée dans l’écriture…

Trois maisons parisiennes m’ont répondu favorablement pour éditer mon livre. J’étais folle de joie, j’avais besoin de cette reconnaissance-là. Après ce témoignage, un nouvel ouvrage sera publié, dans un registre très différent. J’espère aussi que mon livre servira à dénoncer ce procédé abject qui consiste à utiliser les femmes à leur insu pour passer de la drogue.

Le prix de la trahison, par Aude Debreuil, Éd. Thélès. 358 pages. 19,90 €.

OUEST FRANCE

raffi
Author: raffi

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