Lors d’un rassemblement électoral le 9 février à Erevan, Levon Ter Petrossian a sorti sa bote secrète en « révélant » au public les termes d’un accord gardé secret pendant dix ans, et portant sur la cession à l’Azerbaïdjan de la ville de Meghri et de sa région, frontalière avec l’Iran, en échange du Haut Karabagh. En vertu de cet accord, qui avait suscité l’indignation en Arménie, et qui avait été récusé par M. Kotcharian et son équipe, l’Azerbaïdjan aurait reçu, outre Meghri, dont la population arménienne aurait été déplacée vers d’autres régions et remplacée par des réfugiés azéris du Karabagh 60 jours après la signature de l’accord, les territoires environnant le Haut Karabagh, à l’exception de Chouchi et de Latchine. M. Ter Petrossian, qui a indiqué avoir remis au journal Haykakan Jamanak une copie du texte de l’accord, attribue à l’ancien premier ministre Vasken Sarksian et à l’ancien président du Parlement, Karen Démirdjian, le mérite d’avoir fait barrage à un tel accord. Victimes de la tuerie du Parlement d’octobre 1999, les deux responsables politiques auraient payé de leurs vies, leur opposition à cet accord auquel il aurait été lui-même opposé, car privant l’Arménie de sa frontière vitale avec l’Iran et conférant un statut à part à la ville de Chouchi.
M. Ter Petrossian, qui avait dû renoncer à la présidence en 1997 en raison de s on attitude jugée défaitiste face à l’Azerbaïdjan, multiplie les déclarations censées prouver son attachement au Karabagh, dont est originaire Serge Sarksian, comme Robert Kotcharian.
