Après quatre ans en Savoie, au Chambéry Cyclisme Formation, Tigran Korkotyan s’est engagé pour une saison en faveur de STEG Computer CKT, une équipe nouvellement créée, basée en Suisse alémanique, à 30 km au nord de Lucerne, et qui évoluera sous licence continentale.
Une aubaine pour l’Arménien qui avait quitté son pays natal à 20 ans pour se donner une chance de réaliser son rêve de gosse : rejoindre l’élite du cyclisme !
Arrivé sur la pointe des pieds dans la Ville aimable, fin d’année 2002, chez ses parents adoptifs, M. et Mme Chassava, des passionnés de la « petite reine », Tigran a tout naturellement signé une licence à l’Union cycliste Villeneuve-Fumel-Libos. Garçon simple et intelligent, le jeune Arménien s’est très vite adapté à sa nouvelle vie et, en l’espace de quelques mois, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au vu de ses qualités de battant et de son potentiel, « Tico », comme on le surnomme, a réussi son éclosion. À la suite d’exploits remarquables, il remporte huit victoires avec comme point d’orgue le tour de Lomage, une épreuve élite. Séduit par son talent, Vincent Lavenu, le directeur sportif d’AG2R, approche le jeune sociétaire de l’UCVFL et l’étoile montante ne repousse pas les bras tendus d’AG2R Espoirs, ce qui va lui permettre de poursuivre ses études dans le commerce international.
des hauts et des bas à chambery
Depuis septembre 2003, date de son arrivée au centre de formation savoyard, le natif d’Erevan (Arménie) a connu gloire et déconvenues. Ainsi, durant la saison 2005, la plus faste en terme de victoires, il a terminé notamment 2e du GP de Domsure, 3e du tour de la Drôme et 5e du tour de l’Oise en s’appuyant sur une pointe de vitesse appréciable et un caractère de guerrier. Plutôt bien engagée, son année 2006 a été ternie par des blessures, notamment à la hanche dont il s’est fait opérer. Et, malgré des résultats en dents de scie, ces douze derniers mois, il a noué, dès août, de bons contacts avec les recruteurs suisses qui ont constitué une équipe très cosmopolite. Lui qui parle couramment quatre langues (français, anglais, russe et arménien) devra maintenant s’attaquer à l’apprentissage de l’allemand, « une motivation supplémentaire », souligne-t-il.
À ses côtés, aucun coureur très réputé, si ce n’est l’Autrichien Christian Eminger, champion du monde 2006 et 2007 en catégorie masters.
du temps pour terminer ses études
D’ici à sa première compétition, certainement en mars (GP de Lugano), ses nouveaux employeurs lui laissent le champ libre pour se consacrer à ses études et notamment à son stage au service marketing de Mavic, à Annecy. Ensuite seulement, il sera temps de penser à sa carrière. Avec quels objectifs ? « Ce que je recherche, c’est avant tout de progresser, de voir jusqu’où je peux aller ». Avec CKT, une firme taïwanaise comme co-sponsor, Tigran Korkotyan sera même amené à voyager en Asie pour les courses qui représentent environ « 40 % du calendrier de l’équipe ».
Une nouvelle vie commence pour celui dont on dit qu’il vient de loin et a bâti son existence à la force du jarret. En vérité, Tigran porte en lui cette noblesse robuste et ombrageuse que seuls savent entretenir vraiment les enfants issus des pays pauvres !
REPERES : KORKOTYAN EN BREF
Né le 16 octobre 1982 à Erevan (Arménie).
1,70 m, 60 kg.
Études. Licence professionnelle de commercialisation des produits et services sportifs au CESNI.
Première licence FFC à l’UCVFL. Au CCF depuis septembre 2003. Néo-professionnel en 2008 chez STEG Computer CKT.
Palmarès. Huit victoires sous les couleurs villeneuvoises. Vainqueur du GM Lescheroux, du GP Téfal d’Etapes sur le tour de la Drôme et le tour des Communautés de Provence (2005) et lauréat du GP de Creyssac (2007). Principales places d’honneur en 2007 : 3e du GP de Bourg-en-Bresse, 5e du scratch des championnats du monde sur piste, 4e du GP d’Annecy.
Publié le 11 décembre 2007 à 11h56
LA DEPECHE
