Les relations entre la France et la Turquie à propos du génocide arménien bloquent une entrée de Gaz de France dans le projet européen de gazoduc Nabucco, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
« S’il y a un pays qui bloque, c’est bien la Turquie », a-t-on ajouté de même source.
« Les relations ne sont pas au beau fixe entre la France et la Turquie sur le génocide arménien et cela ne facilite pas les choses », a déclaré cette source.
La Turquie s’était déjà opposée il y a plusieurs mois à l’entrée d’un groupe français dans le projet pour protester contre la reconnaissance du génocide arménien par le parlement français.
Le projet de gazoduc Nabucco, qui doit relier en 2012 la mer Caspienne à l’Union européenne pour réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe, a accueilli mardi à Vienne un sixième partenaire allemand, le groupe énergétique RWE, mais son ouverture à la France reste loin d’être acquise.
Aucun des dirigeants d’entreprises ni des ministres présents à la cérémonie d’accueil de RWE n’a voulu s’avancer sur une éventuelle participation de GDF.
Le ministre roumain des Finances, Varujan Vosganian, a relativisé les déclarations de son président Traian Basescu, qui avait la veille annoncé que GDF serait associé au projet, au cours d’une conférence de presse avec son homologue français Nicolas Sarkozy à Bucarest.
Le responsable du groupe turc Botas, Saltuk Düzyol, a insisté sur le fait que toute décision en la matière devrait être prise par l’ensemble des parties prenantes au projet.
« La Turquie évite d’utiliser l’énergie comme un instrument politique; elle n’a pas ce but. Mais la France a des positions
inacceptables sur les incidents de 1915, un sujet qui devrait être laissé aux historiens, et sur l’Union européenne et sur d’autres
projets communs » a déclaré un responsable turc sous couvert de l »anonymat.