Le premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany essuyait le feu des critiques mercredi, l’opposition et ses alliés politiques lui reprochant la manière « secrète » avec laquelle il a négocié un récent accord avec la Russie sur la construction d’un gazoduc.
M.Gyurcsany et le vice-premier ministre russe Dimitri Medvedev ont annoncé lundi à Budapest la signature dans la semaine d’un accord sur le projet de gazoduc South Stream qui permettra d’acheminer du gaz russe jusqu’en Europe.
« Je n’en connais pas le contenu. Mais, conclure un accord qui doit déterminer la politique énergétique pour les 20-25 prochaines années et ne pas en discuter au parlement est peu commun », s’est ému mercredi Viktor Orban, le leader du principal parti d’opposition Fidesz (droite).
Istvan Szent-Ivanyi, issu du SZDSZ (libéraux) participant à la coalition avec le parti socialiste, a ajouté: « Je m’inquiète que le premier ministre prenne une décision stratégique à long terme pour l’approvisionnement en gaz de la Hongrie alors que le contexte et les détails de l’accord sont connus de si peu de personnes. »
Des responsables gouvernementaux ont expliqué le contenu de l’accord à des comités parlementaires mercredi matin, deux jours après que MM. Gyurcsany et Medvedev, également président du géant gazier russe Gazprom, l’aient annoncé.
La Hongrie, comme le reste de l’Union européenne, très dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en gaz, a participé activement au lancement du projet de gazoduc Nabucco qui doit permettre l’acheminement du gaz de la Caspienne en évitant la Russie.
M. Gyurcsany a néanmoins indiqué que l’accord sur South Stream ne menaçait le projet Nabucco et que Budapest est intéressé par la réussite des deux gazoduc.
