« Le L.A. Times se fourvoie en fournissant une plate-forme aux négationnistes turcs » De Harout Sassounian

Se Propager

Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose la traduction du nouvel éditorial de Harut Sassounian. Le chroniqueur californien s’élève contre la plate-forme offerte aux négationnistes du génocide arménien, par le Los Angeles Times. The Times a en effet posté sur son site « une transcription partielle de la réunion de l’Assemblée des Associations Turques Américaines avec le conseil éditorial du Times » ainsi que des remarques négationnistes turques, diffusées du même coup dans le monde entier.

Le L.A. Times se fourvoie en fournissant une plate-forme aux négationnistes turcs

De Harout Sassounian

Édité par The California Courier

Éditorial de Sassounian du 10 avril 2008

Alors même que le Los Angeles Times — après une série de mauvais jugements des éditeurs précédents — commençait à développer une sensibilité accrue pour le génocide arménien, un nouvel éditeur arrive qui offense la communauté arménienne encore une fois — et d’entre tous les mois, choisit le mois d’avril!
The Times a posté sur son site en date du 2 avril — heureusement cela n’était pas dans l’édition imprimée – « une transcription partielle de la réunion de l’Assemblée des Associations Turques Américaines avec le conseil éditorial du Times. » De plus, l’introduction indique : « Les leaders d’un groupe soutenant les groupes turco-américains sont venus au Times récemment pour discuter du génocide arménien, de la candidature de la Turquie à l’Union européenne, et de l’écrasement du séparatisme kurde en Irak du nord. Vous trouverez ci-dessous les points forts de cette réunion. »

La liste transcrite des participants incluait Tim Cavanaugh, l’éditeur Internet de la page opinions du Times, Nurten Ural, le Président de l’Assemblée des Associations Turques Américaines (ATAA), Ahmet Atahan, le Président de l’Association des Turcs Américains de Californie du Sud, et Allison Block, Directeur juridique de l’ATAA.

Il est extrêmement décevant et perturbant de constater que le conseil éditorial du Times accueille un groupe de négationnistes du génocide en son quartier général, surtout que le journal a adopté une politique sans équivoque qui reconnaît les faits indéniables du génocide arménien. Pour aggraver le tout, le journal a posté les remarques négationnistes turques sur son site Internet, leur offrant ainsi une plate-forme pour disperser leurs mensonges dans le monde entier. Cela revient à inviter un groupe de néo nazis à un meeting avec le conseil éditorial du Times pour « discuter du débat concernant le génocide juif » et ensuite, poster leurs déclarations révisionnistes sur le site du journal !

La seule explication — qui ne peut être interprétée comme étant la justification à un tel comportement irresponsable — pourrait être que l’une des entreprises américaines de relations publiques, grassement payée par le gouvernement turc, ait organisé cette réunion avec le conseil éditorial du journal. David Hiller, l’éditeur du Times, devrait mener une enquête sur cet épisode scandaleux et fournir une explication et des excuses à la communauté arménienne.

M. Cavanaugh a ouvert la réunion avec cette déclaration : « Le L.A. Times soutient le terme de génocide pour décrire ce qu’il a pu se passer au début du 20e siècle. » M. Cavanaugh montre son insensibilité totale envers le génocide arménien en le décrivant comme « ce qu’il a pu se passer. » Aurait-il décrit l’holocauste dans les termes « ce qu’il a pu arriver aux juifs ? » Il a ensuite demandé au groupe turc son point de vue sur le génocide arménien.

M. Ural, après avoir répété les déformations turques standardisées sur le génocide arménien, a fait cette ridicule déclaration : « Certains de mes meilleurs amis sont Arméniens. Secrètement, ils viennent nous voir, mais ouvertement, en public, ils refusent de venir nous voir. »
M. Cavanaugh est ensuite cité, avec cette très étrange déclaration adressée au groupe turc : « Ils [les Arméniens] peuvent entrer ici et défendre leur propre cas. » Si le Times voulait inviter un groupe d’Arméniens américains à la réunion de son conseil éditorial, les éditeurs savent comment contacter les leaders de la communauté. Ils ne devraient pas prendre connaissance de cette invitation en lisant la transcription d’une réunion avec un contingent de négationnistes turcs.

M. Cavanaugh semblait être assez bien informé des questions arméniennes, cependant, lorsqu’il a dit au groupe turc : « Ce que vous entendez des groupes arméniens, vous savez, lorsque vous dites débat, la réponse est : ‘Mais, on ne demande pas aux groupes juifs de venir débattre avec des groupes d’Allemands pour savoir si l’holocauste a bien eu lieu ou non. Pourquoi devrions-nous effectuer … cette sorte d’auto justification ?' » C’est une observation fort juste sur la position arménienne sur cette question.

M. Cavanaugh a ensuite sorti le tour de passe-passe standard qui consiste à tenter de séparer la diaspora de l’Arménie sur la question du génocide, en disant aux Turcs : « Nous avons eu la visite du Premier ministre arménien il y a quelques mois, et il a suggéré… nous parlons des Arméniens américains, n’est-ce pas? Parce que … le Premier ministre a évoqué l’idée que c’est quelque chose auquel les gens s’exercent plus dans la diaspora qu’en Arménie même…. » En réalité, selon la transcription de la réunion du Premier ministre Serge Sarkissian le 19 octobre 2007 avec le conseil éditorial du L.A. Times, lorsqu’on lui a demandé, « Pourquoi cette question [le génocide] importe plus aux Arméniens américains qu’aux Arméniens ? » il a répondu : « Je ne dirais pas que c’est plus important pour les Arméniens américains que pour les Arméniens arméniens — je pense que pour tous les Arméniens du monde cette question est très importante. Mais pour une partie de notre peuple, ce problème a été plus important parce qu’ils les concernaient immédiatement. » M. Cavanaugh était présent à cette réunion.

Allison Block, Directeur conseil débutant de l’ATAA, a répondu à M. Cavanaugh en se contredisant. Tout en disant être d’accord avec le fait que la demande de reconnaissance du génocide est une question de la diaspora, elle a émis une assertion illogique : si le Congrès américain reconnaissait le génocide arménien sous la pression des Arméniens américains, la Turquie punirait l’Arménie en laissant ses frontières fermées.

Finalement, M. Cavanaugh a demandé « Pourquoi insistent-ils [les Arméniens américains] sur cette question [le génocide] ? » M. Ural a fait cette réponse intéressante : « Terre. Argent. » M. Ural a raison. Les Arméniens exigent des compensations équitables pour leurs pertes. Pourquoi les Arméniens ne demanderaient-ils pas ce qui légalement est à eux ? Les descendants des victimes juives de l’Holocauste ont reçu des milliards de dollars pour les horribles pertes. Les Arméniens n’en méritent pas moins.

© Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN – 09 avril 2008 – 16:00 – www.collectifvan.org

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut