Un couple et ses deux enfants originaires d’Azerbaïdjan sont menacés d’expulsion. Le père est au centre de rétention à Rennes.
Deux enfants de 7 et 9 ans ne retrouveront peut-être plus leur école et leurs amis à la rentrée. Ils sont avec leurs parents menacés d’être expulsés de France. Le couple est né en Azerbaïdjan. Mais il affirme n’y être que très peu resté, leurs familles respectives ayant fui cette république du Caucase. Après avoir longtemps vécu en Russie, ils sont venus chercher refuge en France en 2005. « Leur demande d’asile est rejetée en juin 2006 et confirmée en mars 2008, explique-t-on au cabinet du préfet. Le 23 avril dernier, ils reçoivent donc l’obligation de quitter le territoire français. Ils doivent eux-mêmes prendre leurs mesures pour partir. » Mais la famille souhaite rester pour renouveler sa demande d’asile, apporter de nouveaux éléments à son dossier.
La situation s’accélère contre leur gré le 11 juin. Le père de famille est arrêté pour une infraction mineure. Il téléphone en conduisant. Il est incapable de produire des papiers. Les autorités sont rapidement au courant de sa position et le placent au centre de rétention de Rennes. Le retour vers l’Azerbaïdjan est depuis, imminent.
Une nationalité floue
Sa femme et ses enfants sont toujours libres à Alençon. Ils sont soutenus par les collectifs Unis contre une immigration jetable et Réseau éducation sans frontière. « Nous voulons organiser un parrainage au plus vite, affirment leurs représentants. On agit dans l’urgence. » C’est au préfet Michel Lafon de décider du sort de la famille. « Il n’est pas question de séparer le père de sa femme et ses enfants, » précise son cabinet. À la préfecture, on s’interroge sur la sincérité de ces personnes. « Ils se sont dits nés azéris. Ils ont fait toutes les démarches auprès de l’office français de protection des réfugiés et des apatrides en l’affirmant. Mais au bout de trois ans, ils apportent de nouveaux éléments sur une éventuelle double nationalité, azerbaïdjanaise et arménienne. » La décision définitive n’est pas prise. Leur volonté d’intégration sera un élément déterminant.
Amandine Meunier.
Ouest-France