A la veille de la grande réunion du 24 juin de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui devait inscrire à son ordre du jour la situation en Arménie, les conclusions des deux co-rapporteurs de l’organisme de Strasbourg présents à Erevan paraissaient pour le moins imprécises. Alors que le 19 juin, des informations faisaient état du jugement positif de l’APCE sur le cours suivi par les réformes en Arménie, les deux co-rapporteurs nuançaient le verdict le lendemain même, en faisant savoir que les réformes engagées par le gouvernement arménien pour se mettre en conformité avec la résolution du 17 avril de l’APCE étaient insuffisantes. Dans une lettre au président de l’Assemblée, les co-rapporteurs de l’APCE, Georges Colombier et John Prescott dressaient un bilan peu encourageant de leur visite de deux jours en Arménie, contredisant ainsi les propos tenus devant les journalistes à Erevan où G. Colombier s’était félicité de la mise en uvre des réformes et se disait confiant quant à la capacité des forces politiques arméniennes à uvrer en vue d’une application des recommandations de l’APCE. Ces conclusions contradictoires avaient été livrées sur fond de manifestation des partisans de Ter Pétrossian, qui s’étaient réunis par dizaines de milliers le 20 juin malgré l’interdiction des autorités municipales. La manifestation s’est toutefois déroulée dans le calme, un argument qui joue en faveur du président arménien Serge Sarkissian, dont les premières semaines agitées de mandat devaient être jugées à Strasbourg par l’APCE.
