C’est le titre proposé aux lecteurs du Turkish Daily News, daté du 28 juillet, pour traduire les propos d’un groupe de jeunes arméniens animant un programme jeunesse sur radio Liberty, fondamentalement pour un rapprochement entre la Turquie et l’Arménie au mépris des réticences émises par une partie de la diaspora.
Parmi eux, Erik Ghazarian, Karlen Aslanian et un expert international stigmatisent les pays occidentaux et la diaspora arménienne, les accusant de « manipuler la question arménienne en fonction de leurs propres intérêts dont les interférences sont dommageables aux relations entre l’Arménie et la Turquie ». Ils indiquent encore, que « la diaspora doit bien être consciente du fait que l’Arménie est une république indépendante » et que « la Turquie n’a pas à ce soucier de la diaspora puisque la république d’Arménie est l’interlocuteur.
Dans un de leurs messages adressés à la Turquie, les auteurs se fendent du texte suivant : « S’il vous plaît, ne blâmez pas l’Arménie en raison des actes et des attitudes de la diaspora. »
Et Erik Ghazarian, enfonçant un clou dont la pointe acérée est destinée à ses compatriotes des Etats Unis, poursuit en critiquant le projet de résolution du Congrès américain* visant à reconnaître le Génocide des Arméniens qui est « une attitude négative à l’égard de l’Arménie », même si il reconnaît que « le génocide ou la migration forcée, a été un douloureux épisode de l’histoire. C’est indéniable », at-il ajouté.
Toujours selon lui, »si les hommes politiques en Arménie veulent établir de bonnes relations avec la Turquie, l’ouverture des frontières ne doit pas étre le seul critère. Ouvrir les frontières ne signifie pas nécessairement la normalisation des relations bilatérales « , at-il dit.
« J’espère que les positives relations entre la Turquie et l’Arménie ne seront pas limitées à un match de football ». « A partir de maintenant, nous devons regarder vers l’avenir non vers le passé », ont conclu les responsables du programme jeunesse de Radio Liberty.
°Cette posture est à mettre en parallèle avec la Lettre ouverte publiée dans le même Turkish Daily News du 26 juillet sous la plume de Faruk Logoglu, adressée à Barak Obama, et dans laquelle il appelle le candidat démocrate américain à la présidence des États Unis à s’interroger sur les dégats d’une telle adoption par le Congrès en l’absence d’éléments juridiques sur la question.
La lettre ouverte se termine par ces mots : « Demandez aux Turcs et aux Arméniens de parler et de s’écouter les uns les autres. C’est la voie du changement. Telle est la voie de la conciliation entre les Turcs et les Arméniens. »
Jean Eckian