Le Parti Jarankoutioun presse le gouvernement de s’engager sur la voie de la démocratie

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Seul parti d’opposition parlementaire, Jarankoutioun (Héritage), qui se réunissait en congrès le 11 juillet dans une salle de conférence du gouvernement à Erevan, a lancé un appel pressant au gouvernement pour qu’il engage des réformes démocratiques, libère « tous les prisonniers politiques » et assure une enquête « impartiale et indépendante » sur les violences survenues le 1er mars dans la tourmente qui a suivi les présidentielles du 19 février. L’appel du parti de Raffi Hovannessian avait d’autant plus de chances d’être entendu, sinon forcément suivi, que le chef du gouvernement, Tigrane Sarkissian, était présent à ce congrès, en même temps que le chef de l’opposition radicale Levon Ter Pétrossian, qui l’a d’ailleurs lui aussi interpellé.
Dans une résolution adoptée au terme de son congrès d’un jour, Jarankoutioun a mis en garde contre une répétition des violences du 1er mars qui avaient fait une dizaine de morts à Erevan si le pouvoir en place ne mettait pas en œuvre de telles mesures. Dans son allocution devant les centaines de délégués du parti réunis durant le congrès, R. Hovannissian a jeté la responsabilité de cette situation sur les autorités, refusant de cautionner les explications du pouvoir qui avait justifier l’usage de la force contre les milliers de partisans de Ter Pétrossian qui s’étaient barricadés devant l’hôtel de ville de Erevan après l’intervention musclée des forces de l’ordre contre leur sit-in pacifique sur la place de la Liberté de Erevan. Le leader de Jarankoutioun a souligné que les autorités n’avaient pu apporter à ce jour aucune preuve que des tirs d’armes à feu aient visé ce jour-là les forces de police contenant la foule en colère. Depuis lors, les autorités arméniennes sont sous la pression de la communauté internationale qui demande qu’une enquête indépendante soit menée pour faire la lumière sur les affrontements les plus meurtriers qui ont endeuillé des manifestations de toute l’histoire de Erevan. Le Parlement arménien a créé le mois dernier une commission ad hoc chargée de mener une telle enquête et Jarankoutioun avait été invité à désigner deux représentants dans cette commission censée rassembler toutes les formations représentées au Parlement. Les formations non parlementaires, y compris l’alliance de Ter Pétrossian, le Mouvement populaire, avaient été également invitées à nommer des représentants dans cette commission, mais l’offre avait été aussitôt rejetée par Ter Pétrossian, qui reprochait à la commission d’être dominée par les partisans du pouvoir.
R. Hovannissian a clairement fait comprendre que son parti aussi boycotterait l’enquête parlementaire menée par cette commission, qui manque selon lui de crédibilité, étant une émanation de « cette Assemblée nationale qui porte une part de responsabilité dans les événements du 1er mars ». Il a ajouté qu’il n’avait qu’une confiance très limitée dans cette commission dans la mesure où elle n’avait pas l’intention d’interroger de hauts responsables de l’Etat, à commencer par l’ancien président Robert Kotcharian.
La commission avait envoyé dernièrement une série de questions à Ter Pétrossian ainsi qu’au chef de la police arménienne, Alik Sarkissian, concernant les violences du 1er mars. Son président, Samuel Nikoyan, du Parti républicain, attend leurs réponses. S. Nikoyan et un autre membre de la commission, Naïra Zohrabian, avaient rencontré le 10 juillet deux des trois députés de l’opposition arrêtés sous l’accusation de tentative de coup d’Etat, Sassoun Mikaélian et Miasnik Malkhassian, afin de les interroger sur leur version des faits. S. Nikoyan a admis que « la rencontre n’avait pas été franchement cordiale », les deux inculpés se déclarant innocents des délits dont on les accuse.
Par ailleurs, le congrès de Jarankoutioun a laissé à la direction nouvellement élue du parti le soin de décider s’il rejoindra le Congrès national arménien (HAK), une nouvelle alliance de partis d’opposition que Ter Pétrossian est en train de créer. Dans son discours devant les délégués du parti Jarankoutioun, Ter Pétrossian s’était dit confiant de l’attitude du parti, qui deviendra selon lui « l’un des piliers » du HAK.

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Author: raffi

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